Congo-Kinshasa: L'UE annonce un pont aérien humanitaire dans l'est

La situation humanitaire est inquiétante dans le Nord-Kivu où le M23 continue d'attaquer les positions des FARDC malgré les appels au cessez-le-feu.

Un pont aérien humanitaire sera mis en place par l'Union Européenne vers la ville de Goma, pour venir en aide aux populations. Le pont aérien sera mis en place "rapidement" et "permettra d'acheminer une aide humanitaire sous forme de produits médicaux et alimentaires ainsi qu'une série d'autres produits d'urgence, en collaboration avec l'Unicef et d'autres partenaires humanitaires", indique un communiqué de la Commission européenne.

Pour soulager des populations menacées par la famine, le gouverneur militaire du Nord-Kivu avait, la semaine dernière, autorisé l'ouverture des routes qui mènent vers les entités sous contrôle des rebelles du M23. Mais, la mesure n'a duré que 24h à la grande désolation de certains habitants qui craignent désormais beaucoup plus la famine que les rebelles.

Byamungu Bihago, père de famille explique à la DW que "depuis que les rebelles du M23 ont commencé à terroriser la province du Nord-Kivu, il y a eu hausse des prix de la nourriture. Raison pour laquelle la décision de l'ouverture des routes devrait nous enchanter, nous habitants de Goma."

Selon le défenseur des droits humains Moïse KAKULE, cette décision aurait été prise sans mesures d'accompagnement et ne devrait donc étre vite levée.

"A la prochaine occasion, nous demandons à Monsieur le gouverneur d'être très prudent pour ne pas exposer la population aux actes barbares des terroristes du M23. Ils n'ont pas pitié de la population car ayant déjà massacré à Kishishe, et le fait de nous exposer à passer sur leur route sans la moindre protection, c'était un communiqué qui laissait à désirer", indique Moïse Kakule à la DW.

Cessez-le-feu mardi 7 mars

Pour essayer de soulager les populations victimes de cette guerre, l'Union européenne a annoncé samedi, la mise en place d'un pont aérien humanitaire entre l'Europe et la ville de Goma. Quant au gouvernement angolais, il a annoncé qu'un consensus avait été trouvé avec les dirigeants du M23 en vue de la cessation des hostilités d'ici le 7 mars.

Un cessez-le-feu auquel ne croit pas Paulin MUNYAGALA, activiste des droits humains.

L'activiste note que "ce n'est pas la première fois que l'EAC et d'autres organisation demandent à cette rébellion d'observer un cessez-le-feu immédiat, et malheureusement ces rebelles n'ont jamais opté pour cette option."

Pression militaire

Seule l'option militaire pourra contraindre le M23 à libérer les espaces qu'ils ont conquis par la force, estime Paulin MUNYAGALA.

"Si ces rebelles n'arrivent toujours pas à observer un cessez-le-feu, il faudra leur mettre une pression militaire dessus pour qu'ils laissent la population vaquer à ses occupations quotidiennes", explique Paulin Munyagala à la DW.

Ce dimanche, le contingent Burundais est arrivé à Goma dans le cadre de la force sous régionale, une force dont les résultats ne sont toujours pas visibles selon des organisations de la société civile du Nord-Kivu.

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