Au Sénégal, Cheikh Hadjibou Soumaré a été placé sous contrôle judiciaire, et inculpé ce vendredi 10 mars pour " diffusion de fausses nouvelles et diffamation ", selon son avocat. L'ancien Premier ministre avait été placé en garde à vue jeudi, suite à une lettre rendue publique adressée au président Macky Sall, dans laquelle il l'interrogeait notamment sur un éventuel " don " d'argent " à une personnalité politique française ", évoquant la somme de 12 millions d'euros. Des allégations concernant Marine Le Pen, la responsable du Rassemblement National qui s'était rendue au Sénégal en janvier.
Cheikh Hadjibou Soumaré est sorti libre du palais de justice à la mi-journée. Sous contrôle judiciaire, il n'a pas le droit de parler du dossier et n'a fait aucun commentaire.
Mais pour Fallou Blaise Diouf, cadre de son parti Démocratie et République, les accusations sont " légères ". " Il a simplement posé des questions " au chef de l'État " concernant la gestion de l'argent public ", et " sans nommer qui que ce soit ", " en démocratie, c'est un droit ", a réagi le responsable. Selon lui, " l'État utilise la justice pour régler ses propres comptes ".
L'ancien Premier ministre a reçu le soutien de plusieurs personnalités de l'opposition et de la société civile.
Mais pour le ministre Birame Faye, Cheikh Hadjibou Soumaré n'aurait pas dû faire des insinuations " graves, lâches, sans aucune preuve " dit-il. " Même sous forme de questions, cela sort de nulle part ", le président Macky Sall " n'a donné que son livre à Marine Le Pen ", poursuit le cadre de l'APR le parti présidentiel.
Il a voulu " faire mal " au chef de l'État, estime pour sa part Ibrahima Mendy, responsable APR à Ziguinchor, " avec un objectif politique " selon lui, pour " se mettre en lumière " en vue de la présidentielle prévue 2024.