La visite de la délégation du Conseil de sécurité de l'Onu s'est achevée sur un bilan mitigé, selon les déplacés du camp de Bushagara dans le nord de Goma.
A Goma, dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, la délégation du Conseil de sécurité de l'Onu a appelé à des négociations pour mettre fin aux violences dans la région. Mais les déplacés du camp de Bushagara dans le nord de Goma se disent insatisfaits de ce que propose cette délégation quant à la résolution du conflit.
C'est dans ce camp de déplacés de Bushagara, que la délégation du Conseil de sécurité a rendu visite aux déplacés. Les déplacés étaient heureux de voir les représentants du Conseil de sécurité venir s'enquérir de leur situation politique.
L'aide se fait toujours attendre
Solange Karikumutima explique que "Nous sommes ici, nous les personnes déplacées qui vivons dans ce site de personnes déplacées de Bushagara, au nom de tous, depuis que nous sommes ici, nous n'avons reçu aucune aide, quand nous voyons cette délégation arriver, nous avons l'espoir que nous aurons de l'aide et la paix. "
La délégation du Conseil de sécurité a reconnu dans une interview à la presse que la RDC se trouve dans une situation très grave. Nicholas de Rivière, représentant permanent de la France au sein de l'organe onusien, s'exprime sur la solution à proposer à la crise.
Pour l'ambassadeur, "la réponse à la crise doit être avant tout politique, l'absence de règlement politique crée une crise sécuritaire et une crise sécuritaire crée une crise humanitaire. La réponse politique doit venir. "
Mais, si l'espoir des déplacés de Bushagara pour une solution à la crise était fondé sur cette visite de la délégation onusienne, la réponse de Nicholas de Rivière semble insatisfaisante.
"L'ONU est là pour aider, il n'y a pas de solution magique, ce n'est pas l'ONU qui doit résoudre les problèmes toute seule, le problème ne peut pas être résolu par l'Onu à la place des autorités congolaises. ", insiste Nicholas de Rivière.
Responsabilité de Kinshasa
Même si cette déclaration a crucifié les espoirs de nombreux Congolais, Etienne Kambale, un acteur de la société civile, estime qu'elle devrait conscientiser les autorités congolaises.
"Le langage n'est pas nouveau, précise à la DW l'acteur de la société civile. On dirait qu'ils sont fatigués de nous aider, nous devons prendre nos responsabilités pour mettre fin à cette guerre à l'est. Les autorités doivent réfléchir pour pouvoir mettre fin à cette guerre. "
Plusieursinitiatives diplomatiques enclenchées au niveau de la sous-région peinent à donner des résultats probants sur terrain où le cessez-le-feu n'est toujours pas respecté par le M23 qui reste à l'offensive.