En RDC, un premier avion chargé d'aide alimentaire et médicale est arrivé à Goma, alors que plus de deux millions de déplacés vivent dans cette région.
Un avion-cargo contenant 35 tonnes d'aide humanitaire a atterri ce vendredi (10.03) à Goma. Pour recevoir ce premier fret, les ambassadeurs de l'Union européenne (UE), de la France et le gouverneur du Nord-Kivu étaient présents, accompagnés de quelques travailleurs humanitaires.
L'ambassadeur de l'UE, Jean-Marc Châtaigner, a rappelé que la crise dans l'est du pays est la troisième plus importante au monde et la première sur le continent.
"Nous sommes ici pour montrer notre solidarité avec les populations de l'est du Congo et en particulier du Nord-Kivu. Il est temps que nous puissions éclairer le monde sur ce qui se passe ici car il y a beaucoup de personnes déplacées dans la région et nous ne pouvons pas rester indifférents", a-t-il déclaré.
2,3 millions de déplacés
Le gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, a assuré que cette aide arrivait à point nommé. Il a aussi tenu à rappeler qu'au-delà de ce pont aérien humanitaire mis en place par l'UE, la population a besoin d'une paix durable.
Pour Constant Ndima Kongba, "la population recevra ce don avec un certain soulagement car les besoins sont énormes. Nous avons 2,3 millions de personnes déplacées, ce qui est vraiment dramatique. Mais le souhait de la population est de voir la paix pour qu'elle puisse se prendre en charge, c'est-à-dire se loger, se soigner et retourner chez elle."
Ce même souhait est partagé par la société civile du Nord-Kivu qui pense que l'Union européenne doit faire davantage pour le rétablissement de la paix.
John Banyene, président provincial de la société civile note que "nous avons des familles qui souffrent, cette aide est donc la bienvenue. Mais il serait mieux que l'Union européenne puisse aider le gouvernement à rétablir la paix le plus rapidement possible, pour que la population vaque librement à ses occupations. "
Plan de désescalade
Bruno Aubert, l'ambassadeur de France en RDC, appelle pour sa part toutes les parties à appliquer le plan de désescalade sous peine des sanctions.
Il a insisté sur "le plan de désescalade qui a été agréé et qui mérite d'être soutenu. Tous ceux qui soutiennent des gains économiques, au détriment de la population, s'exposeront à des sanctions et ils seront sous l'oeil de la communauté internationale."
Ce premier fret comprenait 408 tentes familiales, 1.850 matelas, plus de 400 kits d'hygiène et 24 malles de matériel médical. D'autres livraisons devraient suivre de manière progressivement.