Congo-Kinshasa: Les Congolaises célèbrent la journée de la femme ... ou pas

En RDC, le 8 mars est l'occasion de dénoncer le le peu de place qui est fait aux femmes en politique. Et les violences dont elles sont victimes dans l'est du pays.

En République démocratique du Congo, comme ailleurs, les femmes ont fêté cette Journée internationale comme il se doit. Le président Félix Tshisekedi est même venu leur rendre hommage au Palais du peuple. Pour autant, certaines Congolaises dénoncent le manque de place pour les femmes dans la société congolaise, quitte à ne pas célébrer cette journée.

"Nous allons fêter non ? Nous allons fêter pour la journée de la femme, car c'est la journée de la femme." Comme maman Monique, elles étaient des centaines, dès ce matin, à se masser aux portes du Palais du peuple, l'Assemblée nationale congolaise.

La journée des femmes, ou plutôt la journée des droits des femmes. Une occasion que Eunicie Mbaya, 34 ans et formatrice dans le numérique, ne raterait pour rien au monde tant elle constate des avancées : "Mais l'opportunité nous est aujourd'hui donnée de parler, de voir que la femme peut s'épanouir comme l'homme, qu'elle peut faire de grandes études ouvertes sur le monde."

Encore des progrès à faire

Pourtant, bien que les femmes constituent la moitié de la population congolaise, elles ne sont pas acceptées comme elles devraient l'être dans la société.

Si l'on prend l'exemple de l'Assemblée nationale, seulement 13% des sièges sont occupés par des femmes. Un manque de représentativité que regrette Maggie Mayzi, mère de cinq enfants :

"La femme est marginalisée. La place de la femme au Congo est minime, notamment au sein des entreprises publiques. Et nous demandons au président de la République de mettre l'égalité en place, qu'on puisse reconnaître tous les genres au sein des entreprises."

Solidarité avec l'Est

D'autres, comme le collectif Rien sans les femmes, ont décidé de ne pas célébrer du tout. Leur point focal dans la capitale congolaise, Rose Kembo, regrette la situation dans l'Est.

"Mais chez "Rien sans les femmes", à travers toutes les coordinations du pays, nous nous sommes dits que nous ne fêterions pas. Car nous sommes en deuil. Nos soeurs sont violées, tuées, déplacées et elles dorment à la belle étoile. Donc nous ne fêtons pas."

Et malheureusement, cette situation ne prévaut pas que dans l'est de la RDC. Selon l'Onu Femmes, près de 52% des femmes du pays ont subi des violences domestiques dans leur vie.

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