Afrique Centrale: Neuf mois sans salaire, le sort des enseignants au Tchad

Vue aérienne de Ndjamena (image d'illustration).

Au Tchad, plus de 2.000 enseignants observent depuis trois semaines une grève pour revendiquer le versement de leurs salaires.

Ces enseignants ont été recrutés l'été dernier et travaillent depuis bientôt neuf mois sans avoir été payé. Le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) menace d'appeler désormais l'ensemble des enseignants à la grève. Les négociations sont en cours et le mouvement pourrait être reconduit.

Ce sont au total 2.400 enseignants des collèges et lycées, intégrés en juillet et août 2022, qui ont travaillé jusqu'à aujourd'hui sans avoir perçu le moindre salaire.

Emmanuel Neuzilka est le porte-parole du mouvement. Il explique n'avoir eu aucune "explication convaincante" et dénonce "une forme d'exploitation parce qu'en plus d'avoir attendu des années pour être intégré à la fonction publique, on travaille sans salaire. C'est déplorable, nous sommes en location, nous devons prendre nos familles en charge et nous nous sommes lourdement endettés."

Pas de qualité sans salaires

Djasrabaye Ngaba Kite, chargé de revendications au bureau national du SET affirme que le syndicat pourrait appeler les autres enseignants à une grève générale pour soutenir leurs collègues.

Il estime que "la qualité de l'enseignement exige que les enseignants soient bien traités. L'éducation c'est un travail d'équipe. Lorsqu'un enseignant n'est pas en classe, ses élèves perturbent les autres."

Djasrabaye Ngaba Kite assure que si rien n'est fait jusqu'au 18 mars, le syndicat ira en grève "pour soutenir les collègues qui sont en train de souffrir".

Problèmes de trésorerie ?

Au-delà des 2.400 enseignants qui travaillent sans salaire depuis plus de huit mois, 1.400 autres enseignants, intégrés en décembre dernier, n'ont toujours pas été affectés à leur poste.

La DW a tenté en vain d'obtenir une réaction des autorités en charge de l'éducation nationale sur le sujet.

Selon plusieurs sources, les nouveaux enseignants auraient été intégrés pour calmer la colère des jeunes diplômés sans emplois, sans tenir compte des difficultés de trésorerie auxquelles fait face le gouvernement de transition.

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