Selon l'OIM, cinq mille personnes sont officiellement retenues dans des centres de détention en Libye. Mais ce chiffre pourrait être bien plus élevé, selon l'organisation
Le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations a déclaré que la situation reste inacceptable en termes de violations des droits des migrants en Libye. La détention n'est pas une solution, selon Antonio Vitorino.
Celui-ci redoute que le chiffre de 5.000 migrants recensés dans les centres de détention officiels ne reflète qu'une partie de la réalité. Car il existerait, selon le chef de l'OIM, des centres de détention non officiels.
La liberté, une priorité
"Les autorités devraient éviter de détenir des personnes sur la seule base de leur statut d'immigrant", explique à la DW Basheer Omar, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge en Libye.
Selon M. Omar, "la détention devrait être une mesure exceptionnelle ; la liberté devrait être considérée en premier lieu, et la détention devrait être une mesure de dernier recours."
Il ajoute que la détention agirait négativement sur le bien-être des individus, en particulier des enfants.
Le chaos politique en Libye explique cette situation. Le pays est traversé par des dizaines de milliers de migrants, originaires d'Afrique subsaharienne, des pays arabes et d'Asie du Sud.
Tous cherchent à se rendre en Europe via les côtes italiennes. Rome a déclaré en février que plus de 32.000 migrants, dont 18.000 Tunisiens, avaient atteint l'Italie depuis la Tunisie l'année dernière, tandis que des milliers d'autres sont partis de la Libye voisine.
De nouvelles arrivées de migrants
Plus de 1.350 d'entre eux sont arrivés ces dernières heures à Lampedusa, en provenance d'Afrique du Nord, selon l'agence de presse italienne.
L'organisation italienne de sauvetage Emergency a déclaré, mardi (07.03.2023), avoir secouru 105 migrants à bord d'un canot pneumatique à la dérive dans les eaux internationales, au large des côtes libyennes.
Les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée, lorsqu'ils sont interceptés, sont ramenés en Libye et placés dans des centres de détention. Les ONG dénoncent régulièrement les mauvais traitements qu'ils subissent au cours de leur détention.
Les migrants devraient pourtant, "quel que soit leur statut, bénéficier de la protection à laquelle ils ont droit en vertu du droit international et national", insiste Basheer Omar du CICR.