Congo-Kinshasa: Les combats se poursuivent malgré le cessez-le-feu

Des affrontements ont eu lieu dans la province du Nord-Kivu selon plusieurs sources. Le M23 et l'armée s'accusent mutuellement d'avoir lancé des attaques.

Dans la journée du 6 mars 2023, les M23 ont largué des obus sur la ville de Saké, un carrefour stratégique sur la route de Goma. Ce bombardement n'a occasionné que quelques blessés qui ont été ensuite évacués vers Goma.

Edgar Mateso, premier vice-président de la Coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu, détaille les dernières avancées du groupe rebelle.

"Les M23 continuent à contrôler plusieurs villages, notamment à Rutshuru, à Nyiragongo et à Masisi. Pas plus tard qu'hier, ils ont conquis la cité de Kibirizi, en territoire de Rutshuru. Penser que ces M23 puissent respecter le principe de cessez-le-feu, c'est croire que le diable pourrait un jour devenir chrétien" précise-t-il à la Deutsche Welle.

Le sort des populations reste préoccupant

Selon l'Ocha, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, on compte environ 5,7 millions de déplacés internes en RDC et 26,4 millions de personnes qui sont confrontées à une insécurité alimentaire sévère et aiguë.

La situation des personnes déplacées doit rester au coeur des discussions, insiste Isabelle Pendeza du Catholic Agency For Overseas Development (Cafod).

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"Les conditions dans lesquelles les gens vivent devraient interpeller tout le monde et pousser tout le monde à revenir à la raison. On se pose la question de savoir ce qui ne marche pas entre les deux parties. On a toujours eu des dialogues, des consultations, des concertations, mais on doit penser aux populations. Dialoguer peut être une voie mais on doit respecter les textes tels qu'ils sont" assure-t-elle.

Négocier avec les groupes rebelles ?

Compte tenu de l'évolution des forces sur le terrain, le dialogue n'est pas exclu, selon Augustin Muhesi, professeur à l'Université de Goma. Celui-ci estime notamment possible de discuter avec certains groupes armés congolais qui pourraient être ensuite démobilisés. "Il y a certains groupes locaux qui n'ont pas des parrains étrangers et qui ont peut-être des cahiers de charge suffisamment abordables et qui pourraient peut-être accepter de rejoindre des programmes de démobilisation et réinsertion communautaire des anciens combattants des groupes armés. Encore faut-il que ces programmes se mettent en oeuvre" souligne l'enseignant.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a demandé au M23 de respecter le cessez-le-feu afin de créer les conditions nécessaires à son retrait de toutes les zones qu'il occupe, conformément aux décisions du mini-sommet de Luanda qui a eu lieu le 23 novembre.

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