Congo-Kinshasa: Dans l'expectative !

72 heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre les FARDC et le M23, les combats qui se sont poursuivis mercredi dernier, se sont arrêtés avec l'annonce de l'arrivée hier des 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

En violation du cessez-le-feu supposé en vigueur depuis mardi 7 mars dernier, le M23 a lancé le même jour des attaques sur des positions des FARDC à Karuba avant de les poursuivre mercredi 8 mars sur les collines de Muremure et Kagano près de Shasha et Kirotshe; des affrontements qui ont poussé la population à se déplacer massivement en prenant la direction de Sake pour Goma et Minova au Sud-Kivu.

Kinshasa est resté dubitatif à cette annonce du cessez-le-feu par le président Macron. On attendait juger le M23 sur ses actes. Le président angolais Joao Lourenço, le médiateur désigné par l'Union Africaine dans cette crise à l'Est de la RDC, a dépêché des émissaires auprès de son homologue congolais. Même si rien n'a filtré de ces contacts, on croit savoir que les discussions ont tourné autour du cessez-le-feu.

La communauté internationale, par le truchement du secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, a appelé le M23 à respecter le cessez-le-feu en vue de son retrait total et effectif de toutes les zones occupées dans l'Est de la RDC. On attend voir après toutes ces condamnations, si les sanctions que Kinshasa appelle de ses voeux ne feront pas fléchir Kagame. Ce, étant donné que les agresseurs doivent se désengager de tous les territoires occupés jusqu'à Sabinyo, leur lieu de cantonnement.

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Emmanuel Macron avait déclaré à propos des engagements pris par les parties au conflit qu'en cas de non-respect, des sanctions pourraient être prises, y compris contre le Rwanda.

Il est vrai qu'en pareille circonstance, les différentes parties au conflit s'accusent de violer le cessez-le-feu. Mais aujourd'hui, les mécanismes de suivi mis en place pour faire respecter ce cessez-le-feu, sont à même de déterminer les responsables.

Les autorités congolaises ont accusé le M23, pour stigmatiser cette violation de cessez-le-feu, d'avoir ciblé le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de l'East African Community (EAC). Nul n'est besoin de rappeler que les casques bleus voire les hélicoptères de la Monusco ont été ciblés par le M23. Mais, la représentation des Nations Unies en RDC ne s'est limitée qu'à condamner avant de constater les dégâts.

Les FARDC évoquent également une attaque au mortier qui a visé un camp de déplacés et la cité de Mubambiro, causant d'énormes dégâts. Si ces accusations sont avérées, la communauté internationale doit montrer sa volonté à mettre fin à ces violences perpétrées à l'Est de la République démocratique du Congo. Autrement, ce serait caresser les agresseurs dans le sens du poil et faire de la RDC une guerre véritablement oubliée au profit de l'Ukraine.

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