Après la création d'un tribunal militaire et d'une Cour d'appel militaire en décembre 2022, le président Faure Gnassingbé en a nommé le 27 février les juges, des civils.
Le tribunal militaire et la cour d'appel militaire seront présidés respectivement par le vice-président et le président de la cour d'appel de Lomé, Awal Ibrahim et Amégboh Kokou Wottor.
La justice militaire devient opérationnelle au Togo et certaines sources n'hésitent pas à faire le lien avec l'aggravation de la situation sécuritaire dans la région des Savanes, mais aussi avec l'arrestation, en janvier, de l'ancien chef d'état-major Félix Kadangha, suspecté d'être impliqué dans l'assassinat du lieutenant-colonel Bitala Madjoulba, dans le bureau de sa caserne. C'était le 4 mai 2020, au lendemain de l'investiture présidentielle de Faure Gnassingbé.
Crainte sur l'utilisation de cette nouvelle juridiction
Depuis, beaucoup réclament justice, en particulier dans la préfecture de Doufelgou, au nord du Togo, d'où était originaire Madjoulba. Le gouvernement togolais a procédé à des arrestations et remanié une grande partie de la hiérarchie militaire. Mais près de deux ans après les faits, les circonstances de ce crime restent obscures.
La crainte exprimée par certains acteurs de l'opposition et de la société civile est que ce tribunal militaire serve à juger cette affaire à huis clos et que la vérité ne soit jamais connue. Ils s'interrogent aussi sur la compétence de cette nouvelle juridiction pour des faits antérieurs à sa création et sur l'utilisation, à l'avenir, de ce tribunal militaire.