Vendredi 10 mars, au lendemain de la condamnation à deux ans de prison ferme à l'encontre de 26 militants du PPA-CI pour " trouble à l'ordre public ", le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo a dénoncé " des condamnations iniques, arbitraires et politiquement orientées ". Il exige la " libération sans délai de ses militants " qui avaient participé à un rassemblement de soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du PPA-CI, auditionné puis inculpé par la justice dans une autre affaire.
La condamnation des militants pour " trouble à l'ordre public " constitue un " acte de provocation " selon Justin Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI (Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire) :
" Pour nous, ces condamnations se résument en trois mots : scandaleux, iniques, inacceptables. Il faut bien que l'on apporte une réponse à ces provocations. Mais il est certain que nous n'accepterons pas de brader les acquis démocratiques que nous avons obtenu dans la douleur, dans la peine pour notre pays dans les années 1990. On ne peut pas accepter cela. "
L'ONG Amnesty International a, de son côté, dénoncé une entrave au " droit de réunion et de manifestation pacifique ".
Le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo annonce que les instances du parti se réuniront " dans les plus brefs ". Il est demandé aux militants de rester " à l'écoute des mots d'ordre du parti ". Pour le politologue Geoffroy-Julien Kouao, la " judiciarisation de la vie politique " donne une image de refus de la démocratie :
" Ces condamnations vont certainement créer un mur de défiance entre l'opposition et le pouvoir. Toute chose qui est de nature à gripper le processus de réconciliation nationale, à quelques mois des échéances électorales. "
Le mois dernier, les trois leaders des trois plus grands partis politiques du pays, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié s'étaient retrouvés à Yamoussoukro pour vanter le processus de réconciliation nationale.