Le procureur général de Kinshasa-Gombe a ouvert une enquête sur la surfacturation des travaux d'infrastructures réalisés dans le cadre du contrat sino-congolais " Mines contre infrastructures ", conclu en 2008, sous l'ancien président Joseph Kabila. La justice congolaise enclenche l'action après la publication du rapport de l'inspection générale des finances (IGF), qui avait pointé des irrégularités financières jusqu'ici démenties par la Chine.
À ce stade, le procureur ne s'intéresse qu'aux travaux réalisés, estimés à 822 millions de dollars américains, pour une quarantaine d'ouvrages déclarés. Cette somme, selon lui, ne correspond pas aux peu d'infrastructures construites pour un contrat dans lequel la partie congolaise aurait dû s'en sortir avec trois milliards de dollars américains en infrastructures. La partie chinoise, quant à elle, a déjà empoché plus du triple, selon l'IGF.
Pour le procureur, les travaux sont soit surfacturés, soit inachevés ou non exécutés, alors que les frais de réalisation ont entièrement été payés. " Tout laisse présumer un détournement des deniers publics ", affirme le procureur général Robert Kumbu, qui se base sur l'exagération des coûts unitaires des routes, de certains frais et l'existence de rubriques fictives dans la facturation.
Il a ainsi réquisitionné des inspecteurs des finances, des techniciens du bureau de contrôle, des magistrats et des officiers de la police judicaire, pour procéder à la contre-expertise. Pour cette investigation, tous les documents et les contrats seront récupérés auprès de la Sicomines, la société commune née de convention sino-congolaise. L'équipe désignée par le procureur devrait également effectuer une descente à l'agence congolaise des grands travaux, qui validait les factures.