Tunisie: Sidi Bouzid - La marginalisation économique des jeunes minimise leurs capacités à accéder aux ressources et à l'emploi (étude)

TUNIS — La marginalisation économique des jeunes à Sidi Bouzid minimise leur capacité à accéder aux opportunités et aux ressources économiques de la région, c'est ce qui ressort d'une étude, réalisée par l'Association des Ressources Naturelles et Développement (ARND).

Cette marginalisation apparaît notamment à travers la disparité entre la faiblesse et la fragilité des offres d'emploiet des opportunités d'investissement disponibles dans ce gouvernorat d'une part, et les aspirations professionnelles des jeunes, d'une autre part.

L'étude a révélé, également, qu'en dépit de l'amélioration du taux de scolarisation et d'accès à l'enseignement supérieur chez les jeunes de Sidi Bouzid par rapport aux générations précédentes, la dynamique économique n'a pas suivi. Ainsi l'enseignement supérieur "n'a pas joué son rôle d'ascenseur social". Au contraire, il a contribué à faire augmenter le chômage chez les jeunes et à reproduire la fragilité économique sous plusieurs formes.

Les systèmes bureaucratiques ont de leur côté, contribué à limiter les opportunités économiques offertes aux jeunes outre la prévalence du clientélisme dans les établissements administratifs à Sidi Bouzid, ce qui a entrainé un renforcement de la réticence des jeunes à participer aux mécanismes de gouvernance politique.

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D'après l'étude, les jeunes de Sidi Bouzid estiment que les responsables locaux n'accordent pas d'intérêt à leurs préoccupations en matière d'emploi, d'investissement et d'amélioration des services publics.

Pour ces jeunes, les responsables manque de compétence dans la gestion des affaires publiques au niveau régional, ce qui les a incité à s'engager dans des actions de protestation, dans l'objectif d'exercer une pression sur les systèmes bureaucratiques, y compris par le recours à la violence, et ce afin d'accéder à des avantages économiques et sociaux.

Les jeunes considèrent, également, que les services publics, notamment administratifs et de santé (fournis par les autorités) ainsi que les infrastructures, sont insuffisants en raison du non recours aux nouvelles technologies dans les administrations, la concentration de nombreux services dans la capitale et la propagation de la corruption notamment dans le recrutement et les marchés publics.

L'étude a soulevé, en outre, le phénomène de discrimination régionale auquel font face les jeunes dans la capitale ou dans les gouvernorats du Sahel quand ils y vont pour faire des études ou chercher un emploi.

Il est à noter que cette étude, réalisée dans le cadre du programme " On Est Ensemble " (OEE, financé par l'Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID), s'est basée sur quatre principaux axes, à savoir la répartition sociale et économique la discrimination négative, la participation civique et les relations avec les institutions publiques, ainsi que l'exposition à la violence. Cinq cercles de discussion et 6 cafés débats ont été organisés dans le cadre de cette étude outre la distribution de 264 questionnaires.

SAB-

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