Les personnes déplacées du site de la plaine Savo dans le territoire de Djugu (Ituri) vivent depuis plus d'un mois dans une grande psychose a constaté, jeudi 9 mars, le reporter de Radio Okapi. Cette crainte est due aux menaces d'attaques d'hommes armés. Tous les soirs, des familles entières quittent le site de déplacés pour aller dormir au centre de la cité de Bule, à 4 kilomètres.
La dernière attaque perpétrée par des hommes armés sur le site des déplacés de Savo a eu lieu en janvier dernier, causant plusieurs morts. Depuis ce drame, les familles déplacées vivent dans la peur et font des va-et-vient entre leur site et la cité de Bule, où elles se rendent pour passer la nuit.
Dans la cité de Bule, ce jeudi, il est 19 heures ; un groupe de personnes chargées de quelques bagages sont visibles dans le centre de cette agglomération. Elles pressent les pas avec leurs chèvres attachées aux mains. Des ustensiles de cuisine, des couvertures et des nattes sur la tête ou sous les bras, elles entrent dans la cité. Parmi elles, une majorité des femmes et d'enfants. Elles viennent de parcourir 4 kilomètres pour passer la nuit à la belle étoile dans la cité.
Les habitants de Bule observent chaque nuit ce rituel des déplacés qui fuient les menaces d'attaques du site où ils vivent, de la part des groupes armés. Ils préfèrent ne pas y passer la nuit et fuient vers des lieux qu'ils espèrent plus sûrs.
Emmanuel Ndalo, leur président demande le retour de la paix dans le territoire de Djugu pour mettre fin à la souffrance que vivent au quotidien ces familles :
" Nous vivons dans le site des déplacés, mais partout aux alentours il y a la présence des miliciens de la CODECO et les gens ont peur. Nous avons toujours demandé la sécurité, nous sommes fatigués. Nous demandons que, dans ces zones qui sont toujours occupées par les miliciens, la sécurité y soit rétablie ".
Le 19 janvier dernier des hommes armés avaient attaqué le site de déplacés de Savo, tuant sept personnes, dont cinq enfants. Près d'une année auparavant, le même site avait été visé par une attaque armée qui avait causé la mort d'une centaine de personnes.
Des actes de terreur qui hantent encore ces déplacés qui vivent dans la peur de nouvelles attaques, malgré la présence des quelques soldats des FARDC déployés près de leur site.