Burkina Faso: Journée internationale des droits de la femme - Le 8 mars célébré autrement, par l'association women integrity

Comme de tradition, les femmes du Burkina Faso, à l'instar de leurs paires du monde entier, ont commémoré, le mercredi dernier, la Journée internationale des droits de la femme. Mais chez le groupement des femmes entrepreneuses (Women Integrity), cette célébration s'est faite autrement.

En effet, l'aspect festif qui avait pris le pas sur tout, si bien qu'il n'y avait pas de place pour la réflexion sur les conditions de vie des femmes, qui, pourtant, sont déplorables, semble révolue chez ces dames qui, en lieu et place de la bombance ou à la bamboula, ont opté pour la réflexion et la sensibilisation à travers une série d'activités, dont une grande randonnée pédestre suivie d'une animation en nutrition, hygiène intime, esthétique et l'utilisation des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle. L'activité sportive s'est déroulée en présence de Mme Koné /Kankyono Blanche, Directrice de la promotion, de l'éducation inclusive, de l'éducation des filles et du genre (DPEIEFG / MENAPLN). Un programme sportif inédit qui visait à inculquer l'importance et la nécessité du sport dans la vie de tous les jours, à prévenir les maladies et les accidents cardiovasculaires (AVC) chez les femmes et de lutter efficacement contre l'obésité. Une centaine de participants, dont la plupart sont des femmes, se sont donné rendez-vous dans une ambiance festive, sous la houlette des coachs sportifs, pour participer à des échauffements, un fitness géant, des étirements et biens d'autres activités sportives au lycée le Réveil.

Le clou de cette belle cérémonie aura été, incontestablement, cette sensibilisation sur des thématiques non moins importants comme l'hygiène intime et corporelle chez la femme, la nutrition, l'esthétique et l'utilisation des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle. C'était l'occasion d'échanger de manière claire et ouverte avec les participantes. Rafiatou Soro, étudiante en doctorat, en faculté de médecine, a démontré, dans un langage franc et direct, l'importance de l'hygiène corporelle et intime sur la santé physique et le bien-être psychologique. Elle a également égrené les bonnes pratiques d'hygiènes corporelle et intime et celles à éviter. Enfin, elle a apporté des éclaircissements sur le cycle et la gestion des menstrues. Danielle Bouda, nutritionniste, a, pour sa part, conseillé aux adultes une alimentation équilibrée avec la consommation notamment de fruits et de légumes. A l'en croire, une alimentation saine est gage d'une bonne santé et d'un bien-être. Elle a, par ailleurs, à travers une présentation des grands groupes d'aliments-énergétiques, de construction et de protection, rappelé le rôle que joue chacun des groupes d'aliments et leur importance pour ces adultes d'y avoir accès afin de mieux composer leurs repas. " Nous avons voulu, à travers cette activité, célébrer autrement le 8-Mars. Vous aurez remarqué que nous quittons le cadre du Djandjoba parce qu'on a biaisé le sens de cette journée. Combien de couples ont été brisés, des enfants dans la rue, parce que monsieur n'a pas pu offrir un pagne du 8-Mars à sa femme, parce que monsieur a donné un peu de liberté à sa femme de se réjouir et qu'elle est rentrée à une heure tardive.

Et qu'à la suite de cela, il s'en est suivi des scènes de violences physiques. C'est donc pour sortir de ce schéma que cette journée doit être célébrée autrement afin que nos soeurs comprennent autrement que des femmes ont perdu la vie pour qu'on puisse avoir cette journée. Célébrons-la autrement dans la dignité pour l'épanouissement des femmes ", a indiqué la marraine, Koné /Kankyono Blanche. De son côté, Mme Balima /Traoré Awa Mariam, coordonnatrice de l'Association " Women Integrity " a indiqué que l'activité sera pérennisée et va s'étendre à toutes les couches sociales de la population burkinabè. " Notre association a pour leitmotiv de célébrer, chaque année, le 8-Mars autrement. L'année passée, nous avons fait un don aux déplacés. Cette année, nous avons jugé utile de tenir une activité sportive parce que les femmes, après une ou deux maternités, se laissent aller. Et quand c'est le cas, elles sont très vite rattrapées par les rondeurs. D'où l'intérêt de cette sensibilisation sur l'hygiène intime.

Nous avons aussi décidé d'aborder d'autres thématiques qui sont aussi d'actualité, notamment la digitalisation et aussi l'entrepreneuriat. En résumé, nous avons voulu pour cette édition, joindre l'utile à l'agréable. C'est- à-dire, faire une randonnée pédestre, pour amener nos mamans et nos soeurs à s'engager à la pratique sportive afin de les éloigner de certaines maladies, mais aussi, nous avons fait appel à des professionnels de la santé, de l'hygiène intime, des acteurs du l'intelligence artificielle pour nous entretenir sur l'utilisation responsable des réseaux sociaux ", a-t-elle laissé entendre. Rendez-vous est pris pour la prochaine édition. Vive les femmes, vive le sport pour tous !

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