La mort du défenseur du Racing club d'Abidjan (Rca) continue de faire des vagues. Moustapha Sylla (21 ans) a été pris d'un malaise cardiaque en plein match, dimanche. Personne n'a pu le sauver. Et puis, que peut-on devant la volonté de Dieu ?
Dans la foulée, des informations en provenance du Mali révèlent que le joueur avait été déclaré inapte à jouer au football. Il n'était pas à son premier malaise sur l'aire de jeu. C'est pourquoi le club malien du Djoliba s'était séparé de lui.
Comment le Racing club d'Abidjan (Rca) a-t-il réussi à se procurer le certificat de non contre-indication à la pratique du sport en compétition présenté à la Fif ? Qu'en dit l'agent du joueur ? Autant de questions qui fusent...
Pendant ce temps, comme toujours, des Ivoiriens sont restés dans les émotions. On accuse la Fif d'avoir été laxiste. Tantôt, on parle de " nonchalance observée pendant l'évacuation du joueur à l'hôpital ".
Certains vont jusqu'à faire croire qu'il n'y a pas de médecine du sport en Côte d'Ivoire. Une grave ignorance qu'il faut vite corriger. Car la Côte d'Ivoire, depuis les années 1980, est dotée d'un Centre national de médecine du sport (Cnms).
Dirigé, depuis sa création, par d'éminents médecins, Dr Andrivet, Ouattara, Bilé, Obrou, Yacé et aujourd'hui Dr Eric Allangba, le Cnms a formé plusieurs spécialistes de la médecine du sport sur le continent.
Abidjan, à une certaine époque, était devenue le lieu où venaient se former les médecins du continent. Au travers des séminaires conduits par des professionnels comme le Professeur Constant Roux et autres. " En Afrique au Sud du Sahara, on était pratiquement les seuls ", confiait Dr Alphonse Bilé, ancien directeur du centre, aujourd'hui, directeur exécutif de la Fédération internationale de basket-ball (Fiba).
Mais la Fif, secouée par la disparition du joueur, garde sa lucidité. " Nous avons demandé à la Commission médicale de nous produire un rapport. Après quoi, nous allons organiser un point-presse pour faire la lumière sur ce drame, situer les responsabilités et si possible sanctionner... ", a confié Yacine Idriss Diallo, en marge de la signature du protocole d'accord entre la Fif et Snedai. Il avait demandé une minute de silence, en la mémoire du défunt joueur de la Rca.
Selon le code du sport, la délivrance de la licence sportive est subordonnée à la production d'un certificat de non contre-indication cliniquement décelable à la pratique du football en compétition. II est demandé au médecin d'établir ce certificat sur le bordereau de "demande de licence ".
L'examen permet de réduire les risques pour la santé en écartant momentanément ou définitivement les sujets porteurs d'affections organiques. En plus d'un examen clinique habituel complet et orienté, l'exploration s'adresse aux principales fonctions qui participent à l'exercice musculaire.
Elle est complémentée par des épreuves d'effort qui étudient la marge d'adaptation des différents appareils et permettent une estimation des qualités physiques. Il faut enfin ajouter des analyses de sang ainsi qu'une approche psychologique et sociale qui ne sont pas décrites.