Le parquet d'Antsohihy a envoyé au ministre de la Sécurité publique une demande d'autorisation de poursuite d'un policier soupçonné de vol de moto.
Du fil à retordre. Un policier fait maintenant l'objet d'une demande d'autorisation de poursuite envoyée par le parquet d'Antsohihy au ministre de la Sécurité publique. Le fonctionnaire est soupçonné d'avoir volé la moto de son propre collègue à la direction régionale de la Sécurité publique de Sofia. Trois civils, dont un mineur de 17 ans, présumés complices, sont en détention préventive depuis jeudi. Le vol a été perpétré dans la nuit du 15 au 16 février, dans les locaux de la DRSP. Le propriétaire du deux-roues était chargé du tour de garde cette nuit-là. Il a porté plainte après avoir constaté la disparition de son bien. La recherche engagée n'avait malheureusement pas abouti. " Les renseignements d'une personne de bonne volonté ont conduit à la découverte de la moto sur le porte-bagage d'un taxi-brousse reliant Antsohihy et Port-Bergé, le 3 mars", explique le procureur de la République, Jessé Ramorasata.
Aveux
Le véhicule a été intercepté au barrage de sécurité, à Bekitrobaka, à la sortie de la ville. Déjà informés, les agents ont fouillé sur son toit et trouvé la moto soigneusement dissimulée sous la bâche. Ils l'ont faite descendre pour pouvoir effectuer un contrôle. Deux passagers, soi-disant propriétaires, n'avaient pas les papiers du deux-roues. Ils sont rapidement passés aux aveux en dénonçant le policier et un autre homme qui leur ont vendu la moto. Lors de son enquête sommaire, le fonctionnaire a avoué l'acte. " Cette situation fait mal et est scandaleuse, déshonorant la Police nationale. Mais, personne n'est au-dessus de la loi ", réagit un responsable de la police de la région, interviewé par des confrères locaux. Le chef du ministère public d'Antsohihy a insisté sur l'application rigoureuse de la loi à tout le monde sans exception. Mais en fait, la police bénéficie d'un privilège : ses agents suspectés d'une infraction ne peuvent pas être directement transférés au tribunal, sans l'ordre de poursuite dûment signé par le ministre en personne, sauf en cas de flagrant délit.