La MTC Sports & Leisure Ltd (MTCSL) ferme boutique. Ainsi en a décidé le Mauritius Turf Club (MTC), laissant People's Turf Plc (PTP) seule aux commandes de l'industrie hippique. Comment en est-on arrivé là ? Si le président du MTC, Me Gavin Glover, pointe du doigt le gouvernement et sa proximité avec PTP, le conseiller du PMO et directeur au board de la Gambling Regulatory Autority, Dev Beekharry, a, dans l'émission Focus à la Mauritius Broadcasting Corporation, mardi, fustigé l'organisateur historique des courses hippiques et défendu PTP, tout en égratignant au passage l'ancien chef du gouvernement, sans le nommer.
"Nounn rod exterminn mafia", a martelé Beekharry, faisant référence aux "karos mariaz" et soulignant les "relations incestueuses entre les différentes organes du MTC dans le passé". Comprenez par-là que le MTC ne pouvait plus être régulateur et organisateur de courses. "Ena konfli dintere ladan", a-t-il fustigé, le MTC ne pouvant plus opérer "comme un État dans l'État". D'où la décision de réformer l'industrie avec des amendements à la loi et la création de la HRD pour défaire le club privé de ses prérogatives. Bheekary reviendra sur les offres faites au MTC. "On a organisé au moins dix réunions avec le MTC en présence d'Ernst & Young" pour lui offrir un partenariat viable.
Entre-temps, la HRD s'est chargée de l'analyse des "samples" au coût annuel de Rs 27 M, que le club ne payait plus ainsi que des salaires des stewards et officiels de la HRD. "Governman pa kapav inzecté kas dan lékours mé MTC fer séki li anvi."
Les finances du MTC ont été le leitmotiv de l'émission. "Comment pouvez-vous finir chaque année dans le rouge alors que vous avez le monopole depuis 210 ans ?" s'est demandé Beekharry. "Mo kapav dir ou kas inn al dan pos lot dimounn." Le super conseiller a ensuite évoqué les compagnies de Tote - Automatic Systems Ltd (ASL) et Globalsports Ltd (GSL). "Nou dir zot bann kompani Tote bizin pey zot enn fiz par terminal. MTC dir non alor ki zot dan enn sitiasion difisil."
Pour revenir à l'offre de partenariat du gouvernement et de l'ex-président Taposeea, devenu chairman de PTP, Kamal Taposeea, qui a parlé de business model voué à l'échec, "le club n'opérant que 40 jours et fermant le reste de l'année", Beekharry a rappelé que le MTC l'a rejetée en bloc. "Pa pou fer lékours zordi, ni demin, zot ti dir", se référant à l'ex-président du MTC, Giraud. "Zot finn tenir lindistri en otaz ! (...) ek la zot pa ti pans travayer", a-t-il fulminé.
À la rescousse de PTP et Lee Shim
Démocratisation de l'industrie. Tel un leitmotiv, cette phrase est revenue à plusieurs reprises. Vishal Ramanah, un entraîneur, a rapporté une conversation avec le CEO de PTP : "Si zot ti desid pou galoup depi avan, PTP pa ti pu trouv lizour." Il reconnaît que PTP a fait des erreurs dans sa première année d'existence mais qu'elle a investi massivement pour être plus professionnelle. "Est-ce un crime de laisser un entrepreneur qui investit dans les courses organiser les courses ?" "Ki linn fer de mal ?". Beekharry évoquait justement Jean Michel Lee Shim, qui a investi dans un centre d'entraînement de niveau international à Petit Gamin.
Beekharry expliquera aussi le bail problématique du Champ-de-Mars : "Pa koné sipa par mégard ou néglizans, mé zot inn dépas délé pu fer aplikasion bay." Celui-ci aurait dû se faire en septembre 2022 mais le MTC ne l'aurait pas fait jusqu'en 2023. "Ou pa en konformité avek la loi apré ou dir fer dominer ?"
Le "cost-sharing agreement" a aussi été évoqué, Beekharry maintenant que Rs 12M n'ont jamais été réclamées à MTCSL. "C'est de la désinformation. Le chiffre demandé par PTP est le même que MTCSL avait réclamé dans le passé." Il a aussi ironisé sur la déclaration de l'ancien Premier ministre, sans le citer, qu'il remettrait le MTC sur la carte de l'industrie, une fois au pouvoir. "Tou dabor les mo dir li tini so labouzi rouz. Lepep koné séki nou pé fer." Beekharry se référera au rapport Parry, commandé par Ramgoolam lui-même. "Pa li mem kinn komann rapor la ? Ladan mem kinn dir ena mafia. Sa vé dir li pé anvi remet mafia laba pou kokin kas dimounn."
Cela dit, ce qui a choqué dans cette émission de la MBC, qui se voulait informative, c'est ce long déballage d'accusations et d'insinuations contre un organisme qui ne pouvait ni répondre, ni se défendre. Beaucoup de turfistes disent déplorer l'absence d'un représentant de MTCSL sur le plateau. "Cela aurait permis d'entendre aussi le son de cloche du MTC et de MTCSL." Conclusion : exposition de la vérité ou désinformation ?
