L'ancien Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, a dénoncé l'attitude de l'Independent Commission Against Corruption (ICAC) de vouloir l'arrêter dans l'affaire Sun Tan et de l'exclure de sa position de DPP. L'affaire Sun Tan a été appelée le mardi 7 mars devant la Cour suprême.
L'ancien DPP a déposé deux affidavits pour répondre à l'ICAC, au ministère du Logement et des terres, et au Senior Chief Executive de ce ministère dans le cadre de sa révision judiciaire. L'ICAC voulait l'arrêter pour l'interroger under warning. Me Boolell n'y est pas allé de main morte dans son affidavit pour tirer à boulets rouges sur la commission anti-corruption.
Répondant à l'ICAC, Me Boolell a maintenu : "My attempted arrest is very relevant to the present matter as it clearly demonstrates that there was a concerted effort, at the time, to undermine my position as Director of Public Prosecution."
Me Boolell soutient que l'enquête initiée par l'ICAC en vertu des articles 9 et 13 de la Prevention of Corruption Act (POCA) est complètement "devoid of any evidential foundation or bias and thus wholly unjustified". Me Boolell n'est pas passé par quatre chemins pour expliquer, dans son document juridique, qu'il n'a jamais exercé "any form of violence, or pressure by means of threat" sur la personne de Noorani Oozeer, ancien secrétaire permanent au ministère du Logement et des terres. "Et Noorani Oozeer", poursuit-il, "ne l'a jamais impliqué lors de l'enquête préliminaire dans cette affaire. Au contraire, ce dernier a nié que j'ai exercé des pressions."
Étant donné que l'ancien secrétaire permanent ne l'a pas impliqué, il n'y aucune preuve "to give rise to any resonnable suspicion that I may have committed an offense under section 9 of POCA", précise-t-il.
Il indique avoir été présent, en compagnie de deux représentants de Sun Tan, mais pas en sa capacité de DPP, lors d'une réunion en date du 19 juillet 2011, conviée par le ministère du Logement et des terres.
Pour lui, il n'y a pas lieu de procéder à cette enquête, sauf que l'ICAC agit "with improper motives". "Je n'ai jamais exercé de pressions en vue d'obtenir un nouveau bail pourSun Tan. C'est une autre raison pour laquelle une nouvelle enquête n'a pas sa raison d'être, car", dit-il, "cette enquête constitue un abus de pouvoir de l'ICAC."
L'affaire a été renvoyée au 10 mai afin de permettre aux trois défendeurs de répondre aux deux affidavits déposés par Me Boolell. L'ancien DPP a retenu les services de Me Sanjay Bhuckory, Senior Counsel, Me Herve Duval Jr, Senior Counsel, Me Vimalen Reddi, avocat, et Me Vijay Dwarka, Senior Attorney.