Afrique Australe: Nord Kivu - Déploiement imminent d'une unité militaire angolaise

L'objectif principal de l'unité qui sera déployée est de sécuriser les zones où sont stationnés les membres du M23 " dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

La situation sécuritaire à l'est de la RDC continue d'être le foyer d'une flambée de violence du fait de la persistance du groupe terroriste M23 qui occupe de pans entiers de cette partie du pays. Le cessez-le-feu négocié, il y a quelques jours, conformément au nouveau plan de paix issu du processus de Luanda, n'a pas été effectif sur le terrain. Les troupes gouvernementales et les rebelles du M23 continuent de se regarder en chiens de faïence au front, au grand désenchantement de la médiation sous-régionale mise en place.

Face à cette situation qui n'augure aucune perspective heureuse quant à la cessation des hostilités, l'Angola s'est finalement décidé de s'y impliquer activement, espérant faire bouger le lignes. Médiateur de l'Union africaine dans la crise entre le Rwanda et la RDC et président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, le président João Lourenço pense que le moment est venu pour son pays d'intervenir militairement afin de tenter de rétablir les équilibres. Dans un communiqué de la présidence angolaise rendu public le weekend dernier, il est annoncé que les militaires angolais iront incessamment en RDC après avoir constaté la violation du cessez-le-feu par les terroristes du M23.

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En clair, l'Angola s'apprête à envoyer à l'est de la RDC une unité militaire de ses forces armées. Une décision qui intervient quatre jours après l'audience accordée par le président Félix Tshisekedi au ministre des Affaires étrangères angolais, Tête Antonio. Ce contingent, dont l'effectif n'est pas encore connu, aura pour mission la sécurisation des zones où sont censés être cantonnés les combattants du M23. L'autre tâche qui lui est confiée est de protéger les membres du Mécanisme ad hoc de vérification décidé par le processus de Luanda.

Cependant, nonobstant le communiqué de la présidence angolaise, rien n'est encore acquis. C'est l'Assemblée nationale angolaise, en passe d'examiner cette proposition dans le meilleurs délais, qui décidera en dernier ressort. Réagissant à la proposition angolaise, plusieurs acteurs politiques congolais, tant de l'opposition que de la majorité, n'ont pas manqué se saluer cette initiative.

Le président national du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, a vite donné son point de vue sur son compte Twitter. "L'annonce de l'implication de l'Angola dans le monitoring du retrait du M23 est une bonne nouvelle qui répond à notre demande de voir enfin un partenaire stratégique et impartial épauler les Fardc dans leur mission de restaurer la paix et l'intégrité des frontières de la RDC", a-t-il écrit.

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