Saint-Louis — L'Etat doit utiliser les ressources tirées des hydrocarbures pour faire vivre d'autres secteurs comme l'agriculture, a déclaré lundi, Dr Mouhamadou Boye, enseignant chercheur à l'Unité de formation et de recherche des Sciences juridiques et politiques (UFR/SJP) de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
"L'Etat doit utiliser les ressources tirées des hydrocarbures pour développer d'autres secteurs comme l'agriculture qui peuvent être boosté par l'engrais produit à partir du gaz", a dit M. Boye.
Il s'exprimait en marge de l'ouverture de la deuxième édition du colloque international, sur les hydrocarbures, organisé par l'UFR/SJP sur le thème : "Pensons les hydrocarbures, pour ne pas les subir"
L'enseignant chercheur a estimé qu'il serait dommage qu'avec l'avènement des hydrocarbures, que le Sénégal fasse, comme le Nigéria qui était un grand pays agricole mais qui a délaissé ce secteur au profit du pétrole.
"Les hydrocarbures ne créent pas beaucoup d'emplois" a prévenu l'universitaire, tout de même ils peuvent servir grâce aux ressources générées par leur exploitation.
M. Boye est d'avis que l'exploitation des hydrocarbures ne doivent pas nuire les activités de pêche et plaide pour une compensation de ses acteurs, si l'on sait que le pétrole et le gaz, se trouvent en mer.
"Nous n'en sommes qu'au début et cette solution envisageable", a-t-il encore souligné, rappelant que les ressources dont dispose le Sénégal; se trouvent dans des zones de pêche à l'instar de Kayar et Saint-Louis.
Il a précisé que l'université a organisé ce colloque pour réfléchir sur les opportunités que ces hydrocarbures offrent mais aussi pour anticiper sur les éventuels problèmes qu'ils peuvent générer.
Selon lui, "quand on a du pétrole, on devient un enjeu pour les Etats et il ne faut pas que notre pays soit le jouet de ces puissances".
"Tout au contraire, a-t-il soutenu, il faut que nos populations sentent que ces ressources sont exploitées chez nous et en profitent".
Cette rencontre est organisée en collaboration avec Timbuctu institut et African Center for peace Studies avec le soutien du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) dont la présidente a délivré un message aux participants.
Ce colloque est également un hommage au défunt professeur, Papa Meïssa Dieng, qui avait pris part à la première édition de ce colloque.
Il fut un acteur convaincu de l'environnement et un pédagogue généreux, selon ses collègues.
Le contentieux extractif en Afrique de l'Ouest, la réparation civile des dommages de pollution par hydrocarbures ou la fiscalité des hydrocarbures au Sénégal figurent entre autres thèmes à l'agenda de ce colloque qui prend fin jeudi prochain.