Le directeur général de l'institution "Tamwilcom", Hicham Zanati Serghini a présenté, samedi à Riyad, dans le cadre du "Forum Biban 23", l'expérience riche du Maroc dans le domaine de la garantie et du financement des entreprises.
M. Serghini, qui s'exprimait lors d'une table ronde sur le thème "L'avenir de la pérennité et de la croissance des garanties de crédit et de l'atténuation des risques", a indiqué que l'expérience de "Tamwilcom", une ancienne institution marocaine, qui remonte à 1949 sous le nom de la Caisse centrale de garantie, a prouvé, au fil des décennies, qu'il s'agit d'une expérience pionnière et même l'une des plus réussies dans la région.
Il a expliqué que cet établissement connaît aujourd'hui le début d'une nouvelle phase après sa transformation d'institution publique en société holding, portant la dénomination sociale "la Société nationale de garantie et de financement de l'entreprise" et adoptant la marque "Tamwilcom", indiquant que cette dernière continue d'exercer sa mission d'utilité publique, qui consiste à partager les risques avec le reste des acteurs du secteur financier afin de faciliter l'accès au financement et de corriger les déséquilibres du marché en proposant un ensemble de solutions.
Evoquant le contexte historique de la création de cette institution et les étapes de son développement, il a rappelé "l'adoption de la première réforme institutionnelle en 1996, qui a consacré le rôle de la Caisse centrale de garantie en tant que mécanisme étatique visant à financer les investissements.
A cet égard, il a précisé que ladite institution a connu depuis le début de 2007 un développement accéléré marqué notamment par l'adoption de la Caisse centrale de garantie comme acteur unique dans le domaine de la garantie, ainsi que le lancement de différentes offres de financement comprenant des produits de garantie, des cofinancements et des financements d'entreprises émergentes, et ce dans une nouvelle vision qui s'appuie sur la simplification des procédures et la numérisation.
M. Serghini a affirmé que "Tamwilcom" travaille aux côtés de ses partenaires du secteur financier pour répondre aux besoins des entreprises marocaines, à travers un ensemble de mécanismes de garantie et de financement qui accompagnent chaque étape du cycle de vie de l'entreprise, ce qui constituerait un levier fondamental pour servir le développement de l'économie du Royaume.
Depuis la réforme du régime de garantie en 2010, "nous avons adopté une nouvelle approche basée sur le fait que le financement est un obstacle majeur pour les entreprises marocaines, non seulement dans l'étape d'investissement, mais aussi dans toutes les autres phases, de l'idée en passant par la création, la croissance, la maturité, le transfert de propriété, jusqu'à la restructuration", a-t-il dit, rappelant que "nos plans de développement successifs au cours de la dernière décennie se sont appuyés sur une offre diversifiée incluant garantie, cofinancement, fonds d'investissement privés et garantie de financement islamique".
Par ailleurs, il a noté que la stratégie de "Tamwilcom" a porté ses fruits, étant donné que le succès du processus de modernisation a permis de décupler les prêts garantis depuis le début des réformes.
Dans ce sillage, il a rappelé qu'en 2010, les garanties de prêts ne dépassaient pas 200 millions de dollars annuellement, mais aujourd'hui, elles se chiffrent à 4 milliards de dollars, faisant observer que cette dynamique a eu un impact significatif sur le financement accordé par le secteur bancaire aux entreprises, partant du fait que les prêts accordés aux très petites, petites et moyennes entreprises représentaient 45% du total des prêts accordés aux entreprises non financières (ce taux ne dépassait pas 23% en 2010), ce qui représente le taux le plus élevé dans la région et le continent.
L'établissement a également réalisé, à travers ses différents mécanismes, a-t-il poursuivi, une valeur ajoutée très élevée estimée à 80%, dans la mesure où 8 entreprises sur 10 ayant obtenu un prêt garanti n'auraient pas pu accéder à un financement, sans recourir au mécanisme de garantie qui favorise la création d'emploi et génère un fort impact économique, y compris l'augmentation des recettes fiscales.
L'établissement entame aujourd'hui la phase de maturité, basée principalement sur la performance, la valeur ajoutée et la faisabilité économique, a-t-il enchaîné, faisant remarquer que dans le cadre de la feuille de route pour les quatre prochaines années et conformément aux grandes orientations du Royaume, l'établissement s'appuiera sur six axes stratégiques.
Il s'agit notamment de la promotion de la finance d'inclusion en facilitant l'accès au financement des très petites entreprises, le renforcement du financement des investissements des petites et moyennes entreprises, la mise en place de nouvelles solutions pour accompagner l'économie verte, le soutien financier des entreprises émergentes et innovantes et la consolidation de leur système, ainsi que la diversification des solutions de financement pour les besoins de trésorerie, a expliqué M. Serghini.
La nouvelle vision de l'institution consiste à promouvoir la contribution des Marocains du monde et des femmes entrepreneuses en tant que deux composantes principales du développement économique du pays, a-t-il insisté.