Dakar — Les effets du changement climatique menacent d'extinction au moins un million d'espèces des aires protégées de l'espace de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a indiqué mardi le chargé de la gestion des aires protégées de la Commission de l'Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA), Cheikh Tidiane Kane.
"Au niveau de la CEDEAO, on a encore un bon état de conservation de la biodiversité même s'il y a au moins un million d'espèces menacés d'extinction", a dit M. Kane.
Il intervenait lors de l'atelier de validation de l'Observatoire régional de la biodiversité et des aires protégés de l'Afrique de l'Ouest, organisé à Dakar du 14 au 17 mars (OBAPAO).
"Les effets des changements climatiques affectent et accentuent la pression sur les aires protégées. Il y a aussi l'orpaillage clandestin qui constitue une menace pour elles", a-t-il-ajouté.
"Cela veut dire que si nous ne prenons pas les dispositions nécessaires, nous risquons de perdre beaucoup d'espèces", a-t-il prévenu.
Il a expliqué que l'OBAPAO est un hub d'informations pour permettre de collecter des données afin d'aider au processus de prise de décisions dans le cadre de la gestion durable de la biodiversité et des aires protégés. L'Observatoire regroupe les 15 pays de la CEDEAO et la Mauritanie.
Selon lui, "l'enjeu est de nos jours d'allier la comptabilité économique à l'écologie pour permettre aux populations et les entités concernées de tirer profit de cette biodiversité".
Il a indiqué que dans le cadre de la mise en oeuvre des politiques régionales de l'UEMOA et de la CEDEAO, un certain nombre de programmes régionaux ciblant les écosystèmes transfrontaliers ont été mis en oeuvre pour "contribuer à la préservation des écosystèmes, à l'amélioration de la biodiversité afin de permettre aux populations et aux entités concernées d'en tirer profit".
Le chargé de programmes environnement, biodiversité et climat de l'Union Européen (UE), Baptise Bobillier, a invité les acteurs à développer une action coordonnée en concentrant leurs efforts sur la préservation des aires protégées.
"Ces aires, selon lui, sont devenues fragiles et menacées à cause des facteurs tels que le changement climatique, l'érosion côtière et la désertification mettant en péril les moyens de substances de plusieurs millions de personnes".
M. Bobillier a souligné que l'OBAPAO permettra de prendre les bonnes décisions et de mieux réagir aux évolutions, afin de favoriser le développement d'aires protégées génératrices de revenus et d'emplois pour les populations riveraines.
L'atelier est organisé par la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), en sa qualité de chef de file pour le sous-secteur Ressources Naturelles, au titre de la Commission de la CEDEAO et des Etats Ouest-africains, et hôte institutionnel devant héberger l'OBAPAO.