Le gouvernement congolais rejette catégoriquement des allégations qui lui imputent la responsabilité, ou encore qui fustigent les faiblesses de l'Etat, dans l'insécurité qui sévit depuis près de trois décennies dans la partie orientale du pays.
Le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, répondait ainsi à la question des journalistes relative à la déclaration des membres de la délégation du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont séjourné le week-end dernier en République Démocratique du Congo, lui posée en marge du briefing de presse organisé hier lundi 13 mars à la Rtnc. C'était autour du thème
"Évolution du front diplomatique face à l'agression rwandaise contre la RDC". On rappelle que les membres du Conseil de sécurité ont fait savoir que la solution à la situation d'insécurité à l'Est de la RDC, incombe aux Congolais. "La Monusco n'est pas là pour faire la guerre, ça doit être très clair". Autrement dit, le Conseil de sécurité responsabilise les FARDC (Forces Armées de la RDC) pour le rétablissement de la paix.
Le chef de la diplomatie congolaise a saisi l'occasion pour rappeler la vérité historique liée à déstabilisation de notre pays dans sa partie orientale. Il a été relayé par son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Christophe Lutundula a rappelé ce qu'on connaît dans l'Est, la communauté internationale ne peut pas se disculper. Elle en porte l'entière responsabilité. Car, c'est à sa demande, exprimée notamment par certains de ses membres influents, que l'ex-Zaire avait ouvert la frontière en 1994 aux réfugiés rwandais, mélangés avec des militaires qui entrèrent avec armes et munitions, alors que les autorités nationales y étaient opposées !
Donc, la crise ayant été provoquée par cette voie, la communauté internationale ne peut pas se laver les mains et faire le Ponce Pilate, pour rejeter la responsabilité aux autorités congolaises qui, en réalité, sont victimes de l'action menée par elle. Patrick Muyaya a complété en soulignant que la question était posée au président français Emmanuel Macron lors de sa eécente visite à Kinshasa.
Reconnaissant la responsabilité de la communauté internationale dans cette situation, même s'il a refusé de l'endosser entièrement, il a proposé la création d'une commission mixte devant d'examiner la question afin d'établir les responsabilités des uns et des autres.
En clair, la situation ayant été créée dans ce cadre, il est donc logique que ceux qui l'ont provoquée s'impliquent également pour sa résolution. Cela ne veut pas dire que la RDC recule devant ses responsabilités, ont précisé les deux membres du gouvernement.
Lutundula invite les Congolais à un optimisme mesuré
Dans son mot introductif, le VPM en charge des Affaires étrangères s'est employé à restituer l'essentiel des entretiens qu'il a eus avec les membres du conseil de sécurité de l'ONU. Après le chef du gouvernement qu'ils ont rencontré en premier lieu, les 15 ambassadeurs des pays siégeant au Conseil de sécurité ont été reçus par le Président de la République. Avec Félix Antoine Tshisekedi, la discussion a tourné autour du partenariat entre la RDC et les Nations Unies, qui connaît un sérieux flottement. C'est-à-dire comment faire pour que la Monusco soit en phase avec la population congolaise en apportant des réponses à ses attentes.
Le Chef de l'Etat les a remerciés pour la notification remise à la RDC, celle relative à la levée de l'embargo sur l'achat des armes, dont le pays était victime durant des années (2008-2009), pendant qu'il est agressé.
Les deux parties ont aussi parlé d'un triple projet à promouvoir pour la paix et le développement dans les provinces du Nord Kivu et de l'Ituri.
Selon Christophe Lutundula, on s'est compris les uns les autres. Mais, il invite ses compatriotes à un optimisme mesuré.
Car, s'il faut réellement améliorer l'image de la Monusco, cela en appelle à des ajustements de son mandat. Car, c'est l'unique solution pour faire renaître la confiance brisée avec les Congolais.
Il importe de signaler qu'avant d'entrer dans le vif du thème du briefing, le porte-parole du gouvernement a révélé que le volcan Nyamulagira, au Nord Kivu, est en activité depuis hier. Mais, la population est hors du danger.