Dakar — Le leader de Pastef-Les patriotes (opposition) et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, a appelé les Sénégalais, mardi soir, à aller s'inscrire massivement sur les listes électorales pour pouvoir participer à l'élection du président de la République, le 25 février 2024.
"Allez vous inscrire sur les listes électorales", a lancé M. Sonko devant des milliers de personnes réunies aux Parcelles Assainies, dans la banlieue de Dakar, à l'appel des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW).
La révision exceptionnelle des listes électorales, d'une durée d'un mois (6 avril-6 mai), n'a d'autre finalité que d"'empêcher les jeunes de s'inscrire sur les listes électorales", a soutenu le leader de Pastef-Les patriotes. Il juge cette durée trop courte pour l'exercice prévu.
"N'attendez pas les derniers moments pour aller vous inscrire. Présentez-vous massivement" devant les commissions administratives chargées de cette opération, a recommandé Ousmane Sonko aux Sénégalais.
"Je suis candidat. Mon frère Khalifa Sall, que Macky Sall a empêché d'être candidat en 2019, sera candidat lui aussi, parce que nous ne permettrons plus à Macky Sall de choisir les candidats à l'élection présidentielle", a-t-il martelé.
Ousmane Sonko, placé sous contrôle judiciaire depuis deux ans pour le viol présumé de la jeune dame Adji Sarr, soutient qu"'en 2024, il y aura le changement". "En 2024, ce sera la fin de la mauvaise gestion du pays. C'est de ce changement qu'on veut vous priver. Allez-vous accepter cela ?" a-t-il ajouté, réitérant son appel à tenir des rassemblements dans le pays, du mardi 14 au jeudi 16 mars, "avec ou sans l'autorisation" des autorités administratives.
"Confiscation"
Avant M. Sonko, plusieurs leaders de YAW ont pris la parole devant les milliers de personnes réunies pour ce rassemblement autorisé par le préfet de Dakar.
On peut citer Barthélémy Dias, le maire de Dakar, et Khalifa Sall, l'un de ses prédécesseurs à ce poste, Maïmouna Dièye, membre de la section des femmes de Pastef-Les patriotes, l'ancienne Première ministre Aminata Touré et l'ancien ministre Habib Sy.
Mme Touré a dénoncé la "confiscation" de son mandat parlementaire par les députés de Benno Bokk Yaakaar, dont elle faisait partie.
"Yewwi Askan Wi s'est opposé à la confiscation de mon mandat", a-t-elle lancé, ajoutant que "les arrestations de centaines de jeunes", au cours des récentes manifestations de l'opposition, "s'expliquent par la volonté de Macky Sall de briguer un troisième mandat".
"Le troisième mandant est impossible. Ce que dit la Constitution est clair. Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ! Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs !" a soutenu Aminata Touré.
Elle a lancé un appel à une élection présidentielle "libre et inclusive", le 25 février 2024, sans la participation de l'actuel chef de l'Etat.
Comme le maire de Guédiawaye (ouest), Ahmed Aïdara, et d'autres orateurs, Aminata Touré a réclamé la libération des jeunes arrêtés au cours des derniers mois, lors de manifestations de l'opposition.