Outre l'économie, la question sécuritaire était également au coeur des préoccupations lors de la visite du président nigérien Mohamed Bazoum au Bénin.
Le président nigérien a bouclé cet mardi après-midi sa visite de 48 heures au Bénin. Mohamed Bazoum, accompagné d'une forte délégation constituée de ministres, de hauts fonctionnaires et de chefs d'entreprise, est venu pour renforcer les relations avec son voisin du Sud.
Même s'ils n'ont pas consacré autant de temps au volet sécuritaire qu'à l'économie, Mohamed Bazoum et son hôte béninois, Patrice Talon, ont tout de même abordé la question de la menace terroriste au Sahel et son extension vers les pays côtiers.
Les deux hommes d'Etat se sont félicité de la mise en place d'un accord de coopération militaire qui leur aura permis, selon Patrice Talon, d'ériger au niveau de leur frontière un dispositif pour faire face aux attaques terroristes.
"Il est aisé de constater à notre frontière commune, c'est-à-dire Niger-Bénin et le Parc W, que depuis quelques temps notre action porte ses fruits et que les attaques et les menaces sont plutôt rares" a souligné le président béninois. S'il reconnait qu'il n'y a pas la paix définitive "cette menace, ses manifestations dans cette région sont plutôt maitrisées" a-t-il assuré.
Vers un renforcement de la coopération
Niamey et Porto-Novo ont convenu de renforcer leur coopération en matière de sécurité et de défense, à travers des opérations militaires conjointes.
"Pour le Niger, le corridor du Bénin est un corridor vital et nous allons installer des forces militaires à la frontière dont la vocation sera justement de faire en sorte que cet espace soit encore mieux sécurisé" a précisé Mohamed Bazoum.
Une coopération qui se met en place toutefois dans un contexte d'insécurité croissante et de réduction de la présence militaire française.
Au sujet des initiatives africaines telles que le G5 Sahel et l'Initiative d'Accra, le président nigérien et son homologue béninois ont indiqué qu'ils préfèrent une approche bilatérale plus souple à des mécanismes de coopérations entre plusieurs Etats.
Selon Mohamed Bazoum : "Pour lutter efficacement contre le terrorisme et la violence dont il est porteur, il faut renforcer les capacités des armées et des forces de sécurité intérieures, à l'intérieur des pays. Et il faut aussi privilégier les choses qui sont plus facilement réalisables, c'est-à-dire des opérations coordonnées à la frontière entre les pays de façon plutôt bilatérale".
"Notre engagement au sein de l'Initiative d'Accra reste entier. Mais il n'empêche, puisque nous avons des résultats satisfaisants pour notre action bilatérale dans une partie de la région, nous disons que ce qui marche doit être poursuivi" a estimé pour sa part Patrice Talon.
Après 48 heures passées au Bénin, Mohamed Bazoum est semble-t-il reparti satisfait, espérant que la coopération bilatérale avec le Bénin apportera des bénéfices communs, notamment dans les domaines économiques et sécuritaires.