Simandou a le potentiel de doubler le PIB de la Guinée tout en générant des dizaines de milliers d'emplois. Après des décennies de retard, le gouvernement actuel met la pression sur ses partenaires internationaux pour lancer l'exploitation des réserves de fer dès 2025. Rapporte l'Agence Ecofin.
En Guinée, la présidence a annoncé le 13 mars la signature du pacte d'actionnaires relatif à la Compagnie du Transguinéen (Ctg) avec les différentes sociétés engagées dans le développement du projet de minerai de fer Simandou. Il s'agit d'une « étape cruciale » dans les négociations et elle devrait conduire à une reprise effective des travaux à Simandou courant mars 2023, après une interruption d'environ huit mois imposée par Conakry.
En juillet 2022, les autorités avaient en effet ordonné l'arrêt des travaux pour obliger les différents partenaires, Rio Tinto et Winning Consortium Simandou (Wcs), à mettre rapidement en œuvre les termes d'un accord-cadre conclu plus tôt dans l'année. Ce document garantit notamment à l'État une participation non contributive et non dilutive de 15 % dans les infrastructures de ce gigantesque projet (le chemin de fer de 670 km traversant le pays et un port pour les expéditions), ainsi que dans les différentes futures mines de Simandou. Pour rappel, l'investissement que doivent engager les différents partenaires de l'État dans ce projet se situe entre 15 et 20 milliards $ pour les infrastructures ferroviaires et portuaires. Cet investissement important s'explique par l'enclavement de la région où se trouve le gisement, et il se justifie par les retombées financières attendues avec le début de l'exploitation minière, que le gouvernement espère pour 2025. Par exemple, les deux blocs détenus par Rio Tinto et ses partenaires peuvent livrer à eux seuls plus de 100 millions de tonnes de minerai de fer à haute teneur chaque année, sur une durée de vie de 40 ans au moins. Les deux autres blocs sont détenus par Wcs et ses partenaires.