Sénégal: Le Sénégal invité à développer son industrie pour éviter une dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz

Saint-Louis — Le porte-parole de l'association "Guy Seddelé", Pr Madiagne Diallo, estime que le Sénégal se doit de développer son industrie et éviter de vouloir baser son développement sur la rente liée au pétrole et au gaz découverts sur son territoire, deux ressources qui, du reste, "ne peuvent" à elles seules suffire à développer un pays.

"Le pétrole et le gaz ne peuvent à eux seuls développer un pays. Les pays du Golfe en ont et ils ne sont pas développés, parce qu'ils ont oublié les autres secteurs", a déclaré le professeur des universités en marge d'un symposium communautaire organisé par l'association "Calebasse". La rencontre, organisée lundi à la chambre de commerce de Saint-Louis, était axée sur le thème des métiers dérivés du pétrole et du gaz.

Il estime qu'il "appartient au Sénégal de développer son industrie pour offrir (...) des produits et services" qu'il continue encore d'importer. "C'est ça le vrai contenu local. En somme, il faut créer des services que le Sénégal importait", a-t-il expliqué.

De son point de vue, l'avènement du pétrole et du gaz devrait constituer une opportunité pour la ville de Saint-Louis de retrouver le rang qu'il avait perdu avec le transfert de la capitale à Dakar. Il déclare que Saint-Louis devrait exploiter ses potentialités agricoles, touristiques, culturelles, etc. pour devenir un véritable pôle de développement.

A son avis, "Saint-Louis a plus d'atouts que Dakar qui a profité de son statut de capitale gérant le budget national pour se développer". Par contre, déclare-t-il, la vieille ville a un "potentiel agricole indéniable", compte non tenu d'autres secteurs comme la pêche et le tourisme.

"Quand la capitale a été transférée, tous les investissements ont été réorientés vers Dakar, mais avec l'avènement du pétrole et du gaz, on devrait assister au rééquilibrage de la distribution de la richesse", a-t-il indiqué. Mais, pour profiter véritablement de ces ressources, dit-il, il faut former en masse la jeunesse et assurer la relance de l'employabilité.

Citant l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), il a rappelé que 65 pour cent de la population de Saint-Louis a moins de 40 ans, 30 pour cent de cette tranche d'âge étant des retraités. Il ajoute que Saint-Louis compte plus de 800 000 pensionnaires de la retraite, lesquels doivent survivre et s'occuper de chômeurs parmi lesquels des diplômés sans emploi.

Il exhorte à aider cette ville à reprendre la place prépondérante qu'elle avait par le passé. Plusieurs thèmes ont été abordés durant le symposium : l'impact de la transparence des industries extractives pour le développement ; la formation aux métiers du pétrole et du gaz pour une bonne insertion, les opportunités du pétrole et du gaz à Saint-Louis.

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