Dakar — Un colloque régional réunit à Dakar des spécialistes de la migration des pays de la sous-région sahélienne et de l'Europe, pour partager leurs expériences des mécanismes efficaces de prise en charge des migrants vulnérables
L'objectif est de "proposer des recommandations, de bonnes pratiques à adopter pour répondre au mieux aux besoins de protection spécifiques des populations migrantes les plus vulnérables en Afrique de l'Ouest", selon les organisateurs.
Prennent part à la rencontre des responsables de l'UE, de la CEDEAO, des autorités gouvernementales des pays impliqués, les Nations Unies, le Réseau Afrique de l'ouest pour la protection de l'enfance, etc.
"La protection des migrants, notamment les plus vulnérables, fait partie des objectifs qui nous réunissent durant ces deux jours. En organisant ce colloque à Dakar, vous êtes accueillis dans un pays très actif dans la lutte contre les réseaux criminels qui organisent la traite des migrants et les trafics des êtres humains", a déclaré la cheffe de mission adjointe de l'Union européenne (UE) au Sénégal, Harmonie Kotsivikis.
"Notre objectif commun est de renforcer notre dialogue avec nos partenaires et d'intensifier notre collaboration sur base d'une approche holistique, inclusive et mutuellement bénéfique qui prend en considération tous les aspects de la question migratoire", a-t-elle ajouté.
Selon elle, cette approche s'appuie sur les différents piliers définis dans le cadre d'un processus conjoint, notamment celui de Rabat et la Déclaration politique et le Plan d'actions de La Valette (Malte).
"Il y va donc, dans notre intérêt à tous, de travailler sur ces trois piliers. Cela implique d'oeuvrer ensemble à la mise en place des politiques migratoires effectives, à la création d'opportunité pour répondre aux aspirations légitimes de la jeunesse, etc.", a-t-elle expliqué.
Elle a soutenu que ce travail en synergie permet aussi de lutter ensemble contre les trafics pour sauver des vies.
"Les violences massives des droits humains caractérisent les expériences d'une grande partie des migrants", a, pour sa part, souligné le représentant de Caritas Suisse, Gilbert Rugira.
Pour répondre à cette problématique, a-t-il déclaré, l'UE, à travers le fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique, a décidé de financer un programme mis en oeuvre via trois projets ayant pour objectif global d'assurer la protection des migrants les plus vulnérables.
"La protection des migrants vulnérables sur les routes migratoires de l'Afrique de l'Ouest se fait en leur assurant l'accès aux services de base pour contribuer à une meilleure gestion de la migration", a-t-il fait valoir.
De l'avis de M. Rugira, l'action contribue notamment à développer les services de base et de protection, en les adaptant et en augmentant leur qualité à travers un renforcement des capacités des acteurs institutionnels et locaux.
"La route atlantique vers les Canaries a compté près de 30% d'arrivées irrégulières en moins en 2022 par rapport à 2021", a quant à elle révélé la responsable du centre sur la migration mixte (MMC), Aurelia Donnard.
Elle a noté qu'en septembre de l'année dernière, une délégation de la CEDEAO s'est rendue au Niger pour examiner la situation des migrants bloqués à Agadez
"Nous travaillons à partir des projets probants pour informer les gens sur la migration, notamment en ce qui concerne l'accès à l'information et autre", a-t-elle ajouté.
