Dakar — Quatre-vingt pour cent des équipements du centre national hospitalier de Diamniadio sont "totalement amortis", a alerté sa directrice, Mame Fama Dieng Gaye, signalant néanmoins qu'un nouveau scanner y est en train d'être installé.
"Au niveau de l'hôpital, 80 pour cent des équipements sont totalement amortis, parce qu'ils étaient venus en 2012 avec l'ouverture de l'hôpital", a-t-elle indiqué dans un entretien avec l'APS.
En raison de cette situation, l'hôpital cherche les voies et les moyens de "renouveler cet équipement tout en renforçant davantage le plateau technique", a-t-elle déclaré, soulignant que le ministère de la Santé et de l'Action sociale l'accompagne dans ce sens-là".
"On a fait la demande d'avoir un scanner, parce que l'hôpital ne disposait pas de scanner". Selon la directrice, "un scanner est un outil de diagnostic important. Celui que nous avions est tombé en panne depuis quelques années et le ministère a mis à notre disposition un scanner. Actuellement, nous sommes en train d'aménager la salle qui doit l'accueillir (...)".
"Le renforcement en matériels ne sera pas de trop. Cela nous permettra de renforcer l'existant. C'est vrai que ces équipements ont fait leur temps. Et il faudrait qu'on pense à renouveler le plateau technique au niveau de l'hôpital", a-t-elle poursuivi.
Elle a expliqué que le service pôle mère-enfant est "une nouvelle construction qui a été aussi acquise grâce à la coopération chinoise", à l'image du reste de l'hôpital. "Il a démarré ses activités avec les consultations néonatales et la prise en charge de la chirurgie gynécologique", a-t-elle souligné.
Revenant sur la situation géographique de l'hôpital de Diamniadio, elle a rappelé l'assertion selon laquelle "en santé, on dit que toute nouvelle offre crée sa propre demande". Selon elle, cela "veut dire que même s'il y avait une nouvelle offre qui était ouverte au fin fond du Sénégal, si la demande se faisait sentir, les gens se déplaceraient pour aller s'y faire consulter".
"'Je ne peux pas dire que l'hôpital est éloigné ou désenclavé parce qu'il est construit en bordure de route nationale. Ce qui rend accessible la structure. Il n'y a pas beaucoup d'hôpitaux de pédiatrie. Il n'y en a que deux au Sénégal. C'est l'hôpital d'enfant Albert-Royer et l'hôpital d'enfants de Diamniadio", a-t-elle rappelé.
Elle précisé que ce qui fait la particularité de l'hôpital, c'est qu'il prend en charge les enfants de 0 à 15 ans. "Et bientôt nous allons nous ouvrir le pôle-mère enfant avec un service de gynécologie obstétricale mais aussi un service de prise en charge de la mère et de l'enfant", a-t-elle annoncé.
"Ce pôle mère -enfant a même déjà commencé ses activités, mais il y aura l'ouverture prochaine d'une maternité. Nous avons commencé les consultations prénatales et la prise en charge gynécologique au niveau du pôle mère enfant", a-t-elle signalé. Selon elle, "il ne reste qu'à commencer la partie obstétricale. Il y a quelques réglages à faire à ce niveau pour pouvoir démarrer les activités correctement".
250 à 300 enfants pris en charge par jour
Le taux de fréquentation de l'hôpital de Diamniadio est selon la directrice "très important, et surtout, avec la fermeture de l'hôpital Aristide Le Dantec de Dakar". "L'hôpital commence à être beaucoup fréquenté. Je peux dire que la prise en charge journalière tourne autour de 250 à 300 malades. Ce qui montre vraiment le niveau de fréquentation", a-t-elle confié.
A l'en croire, "l'hôpital n'a pas été construit pour prendre en charge uniquement les gens de Dakar, mais plutôt pour prendre en charge d'abord les gens de la commune de Diamniadio et ensuite, les gens des autres régions qui viennent aussi fréquenter l'hôpital".
"Nous avons même la capacité de prendre plus de malades et de mener d'autres activités. La seule contrainte à laquelle nous sommes confrontés actuellement, c'est le problème d'espace, parce que c'est un hôpital qui grandit. Nous avons besoin de beaucoup plus de locaux, pour une meilleure prise en charge des enfants. Les besoins existent, mais, malheureusement, nous sommes confrontés à un problème d'espace. Donc, si on pouvait avoir d'autres espaces pour améliorer l'offre de prise en charge, ce serait mieux pour les populations et les enfants en particulier", a fait savoir Mme Gaye.
Elle souligne que "l'ouverture du pôle mère-enfant, l'ouverture du service d'urologie, la mise en place de l'unité de réanimation sont les principaux défis" pour lesquels son hôpital se bat pour l'année 2023. "Des adultes viennent se faire consulter en ORL et en ophtalmologie dans cet hôpital, parce que le besoin était là, mais notre priorité ce sont les enfants", a-t-elle lancé.
