Sénégal: Tabac - Dr Abdoul Aziz Kasssé préconise une forte régulation des produits émergents

Dakar — Une régulation forte s'impose pour prendre en charge les produits du tabac "nouveaux et émergents", comme la cigarette électronique, les poches de nicotine et la chicha", qui n'avaient pas été pris en compte par la loi sur le tabac adoptée au Sénégal le 14 mars 2014.

"Il est devenu urgent de revisiter la loi pour intégrer tous ces produits. Les jeunes s'adonnent au vapotage de la chicha dans les lieux récréatifs de façon abusive, alors qu'elle équivaut à 40 cigarettes", s'est alarmé Dr Abdoul Aziz Kassé, cancérologue et président de l'association Prévenir.

"Nous devons tout faire, pour que tous ces produits dérivés du tabac, comme la cigarette électronique, les poches de nicotine puissent être régulés dans nos pays. Le débat public doit être posé et ramené devant le parlement", a suggéré le Dr Kassé, mardi, dans une communication axée sur les produits nouveaux et émergents du tabac, lors d'un atelier d'orientation des journalistes en santé.

"C'est en 2015 que nous avons enregistré sur le marché sénégalais la cigarette électronique, la chicha, le tabac chauffé et la poche de nicotine", a de son côté rappelé Mouhamadou Bamba Sagna, le coordonnateur régional de l'ONG CTFK (Campaign for Tobacco Free Kids), en intervenant sur la réglementation du tabac

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Selon lui, la loi de 2014 n'ayant pas pu réglementer ces produits, l'objectif aujourd'hui est de la "revisiter". Il rappelle que "comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé, les Etats peuvent interdire ou réglementer".

Il estime que "c'est l'interdiction qui est souhaitable dans nos pays", faisant par exemple remarquer que "dans certains produits dérivés comme la cigarette électronique, la chicha", il est impossible de "contrôler les différentes substances qui les composent".

"On a noté des cigarettes électroniques qui contiennent des substances illicites telles que le chanvre indien et d'autres produits prohibés par la loi. Pour cette raison et tant d'autres, le Sénégal doit prendre une disposition pour interdire ce type de produit", a préconisé Mouhamadou Bamba Sagna.

"Pendant très longtemps, nous ne nous sommes intéressés qu'à la cigarette, croyant que parmi le tabac ou les dérivés du tabac, il n'y avait que la cigarette. Or, dans la cigarette, il y a la nicotine, qui est une substance très active créant l'addiction et la dépendance", a renchéri le Dr Kébé en évoquant les produits dits émergents.

"Etant donné que c'est le goudron qui tue et la nicotine crée la dépendance, il y a une voie qui s'est ouverte pour créer des modes de délivrance du tabac et des dérivés du tabac utilisant la nicotine comme produits de substitution", a-t-il expliqué.

"Cette nicotine, produit de substitution, peut être donnée de différentes façons. On arrive à synthétiser la nicotine pour la délivrer avec des outils variés. Le premier produit qu'on dit émergent, c'est la cigarette électronique. Il est prouvé que cela ne participe pas au sevrage du tabagisme comme véhiculé", a poursuivi le cancérologue.

La rencontre avec les journalistes s'inscrit dans le cadre d'une campagne de sensibilisation de la société civile et du programme national de lutte contre le tabac.

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