Sénégal: Trois milliards CFA pour la valorisation des résultats de la recherche au Sénégal, au Burkina et au Togo

Dakar — Le Fonds Afrique-Caraïbes Pacifique (ACP) et l'Union européenne ont financé 14 projets de chercheurs au Bénin, au Burkina, au Sénégal et au Togo, pour un montant de près de trois milliards de francs CFA, a-t-on appris de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

Ces projets ont été financés dans le cadre du programme "Valorisation des résultats de la recherche et de l'innovation en Afrique de l'Ouest" (VaRIWA), a précisé Ouidad Tebbab, directrice Afrique de l'Ouest de l'AUF, structure chargée de la mise en oeuvre du projet.

Selon cette responsable de l'AUF, cette initiative vise à "assurer la formation des acteurs de la recherche et de l'innovation, la mise en place de dispositifs d'accompagnement à la valorisation et la promotion du réseautage entre les différents acteurs de l'écosystème".

"C'est un projet pour un environnement incitatif pour la valorisation des résultats de la recherche, le transfert de technologie et l'innovation dans quatre pays de l'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal, à travers leurs agences ou directions de recherche scientifique", a indiqué Ouidad Tebbab.

Elle estime que la recherche et l'innovation doivent se développer, "pour que, véritablement, on puisse travailler ensuite sur l'évaluation".

L'enjeu du projet est aujourd'hui de "former les acteurs, de les mettre en réseau, de créer des synergies pour aller vers la valorisation des résultats de la recherche", a-t-elle expliqué à l'atelier d'évaluation à mi-parcours du projet "Valorisation des résultats de recherche et de l'innovation en Afrique de l'Ouest" (VaRIWA).

"Le travail dans les universités, dans les instituts et laboratoires, c'est important, mais sans vulgarisation et valorisation, il n'y a pas d'impact réel sur la vie socio-économique", a-t-elle fait valoir.

Elle considère que "la recherche peut être un levier de développement si les résultats issus des laboratoires sont connus et valorisés, particulièrement dans les pays de l'Afrique de l'Ouest".

Aussi a-t-elle salué les initiatives déroulées dans le cadre de ce projet, lesquelles ont permis la mise en place d'incubateurs et de plateformes, avec "une énorme appropriation des acteurs", les chercheurs notamment.

"Nous avons un devoir en matière de passage à l'échelle, parce que le potentiel est important au Sénégal pour élargir les financements à une multitude de chercheurs, de talents qui puissent s'engager dans le cadre des équipes sélectionnées dans le cadre du projet VaRIWA", a souligné Ouidad Tebbab.

Pour le Sénégal, quatre projets de recherche ont été mis en place, dont un projet sur la médecine traditionnelle (Université Gaston Berger de Saint-Louis) et un projet sur les semences (Institut de recherche agricole, ISRA).

Il y a aussi un projet sur les équipements innovants et un projet sur le dispositif d'informations et de formation d l'Université virtuel du Sénégal (UVS), selon le directeur général de l'Agence nationale pour la recherche scientifique appliquée.

"Dans nos pays, beaucoup de chercheurs ne sont pas au courant de la politique de recherche et dans un premier temps, il fallait informer et former sur la propriété intellectuelle, mettre en place un dispositif qui va permettre d'assurer le transfert de technologies avant de mettre en réseau les différents acteurs de l'écosystème de la recherche scientifique", a expliqué Cheikh Mbacké Lô.

D'une durée de quatre ans (2021-2025), ce projet a fait l'objet de plusieurs rencontres avant celle consacrée à l'évaluation à mi-parcours. Tous les projets soumis sont à "un état d'avancement satisfaisant avec un bon encadrement", a assuré M. Lô.

Outre le financement des projets retenus avec la participation de 700 chercheurs sénégalais, plus de deux mille chercheurs ont bénéficié de formations au niveau national sur plusieurs thématiques, a rappelé le directeur général de l'ANRSA.

Ce projet porté par l'AUF, en partenariat avec les agences de recherche scientifique des quatre pays bénéficiaires, devrait contribuer à la création d'un environnement incitatif à la recherche et au transfert de technologies et à l'innovation.

La rencontre de quatre jours dressera notamment le bilan des activités dans les quatre pays concernés.

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