Madagascar: Tous les cris, les S.O.S

Sur un kwassa-kwassa, une quarantaine de nos compatriotes ont fait face à la mort dans la nuit du samedi 11 Mars. Vingt-deux d'entre eux, voire plus, sont morts dans des conditions que nous pouvons imaginer tragiques.

Ce texto souhaiterait humblement leur rendre hommage. Sans jugement, nous désirons partager avec tous leurs derniers cris, les raisons de ce voyage, la peur intense et puis... plus rien. Mais pas qu'eux. À tous ceux et celles, de tout âge, qui ont péri avant eux et ceux et celles qui, malheureusement, tenteront ces derniers cris, ce SOS. En ces quelques mots que nous empruntons à Daniel Balavoine nous vous invitons à vous plonger dans cette eau glaciale, cette nuit noire, ces cris de SOS ; de ressentir cet instant d'horreur en communion avec eux.

Comme un fou va jeter à la mer des bouteilles vides et puis espère qu'on pourra lire à travers les S.O.S. écrit avec de l'air. Pour te dire que je me sens seul, je dessine à l'encre vide un désert.

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m'entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j'envoie.

Difficile d'appeler au secours, quand tant de drames nous oppressent et les larmes nouées de stress étouffent un peu plus les cris d'amour de ceux qui sont dans la faiblesse et dans un dernier espoir, disparaissent. Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m'entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j'envoie.

Tous les cris les S.O.S. partent dans les airs, dans l'eau laissent une trace. Dont les écumes font la beauté prise dans leur vaisseau de verre. Les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierres d'étoiles sur les rochers.

Et j'ai ramassé les bouts de verre, j'ai recollé tous les morceaux et tout était clair comme de l'eau.

Contre le passé il n'y a rien à faire. Il faudrait changer les héros dans un monde où le plus beau reste à faire. Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m'entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j'envoie.

Tous les cris les S.O.S. partent dans les airs, dans l'eau laissent une trace. Dont les écumes font la beauté prise dans leur vaisseau de verre. Les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierres d'étoiles sur les rochers .

Tous ces cris de SOS que notre peuple pousse ne semblent pas avoir écho. Et dans un dernier espoir de se raccrocher à la vie, de plus en plus prennent la mer et disparaissent. Il est devenu si difficile d'appeler au secours dans tant de misère qui nous entoure. Et puis, tant de corps qui périssent autant dans la mer que sur la terre dans une indifférence totale de ceux qui pourtant peuvent nous rendre notre dignité.

Est-il temps de changer les héros ? Car nous ne pouvons changer le passé mais il est encore temps de se sauver. Pour que le futur et nos compatriotes ne se noient plus, ne se suicident plus en la mer dans l'espoir d'un lendemain meilleur. Je ne vous cache pas mes larmes en écrivant ce texto car j'ai mal. J'ai mal en pensant que nos compatriotes n'ont plus de choix, plus d'espoir et tentent le tout pour le tout au prix de leur vie.

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