Cet article n'a pas l'intention de faire l'apologie d'un individu, ni moins de critiquer qui que ce soit. Je veux simplement amener les gens à la réflexion, à l'éveil de conscience, en m'attardant sur la dernière tournée du président Macron en Afrique centrale.
En effet, les élections relèvent du domaine de la souveraineté d'un pays. Aucun pays n'a le droit d'interférer dans les affaires intérieures d'un État souverain. Le Parlement canadien mène un débat houleux sur l'ingérence de Pékin dans ses élections et c'est d'actualité. L'on se souviendra qu'l y a eu des irrégularités aux élections françaises à l'époque de Chirac et aux élections américaines entre Georges Bush et Al Gore. On n'avait vu l'intervention d'aucun pays dans le monde. Macron, le donneur des leçons et le superviseur des élections à travers le monde, s'était enfermé dans un mutisme complet.
La France, sous couvert d'une Françafrique à papa, un concept bien révolu, veut interférer dans tous les problèmes des pays africains, y compris dans les échéances de politique intérieure. Cette politique néo-colonialiste doit cesser. Les dirigeants de certains pays africains sont en train de se mobiliser comme un seul homme pour dire NON à la France. Ce n'est pas à la France de dire aux Africains ce qu'ils doivent faire. Comme l'avait si bien souligné le Président Félix Tshisekedi lors de la conférence de presse avec Macron, il doit y avoir du respect dans la considération que nous avons les uns envers les autres. Ça doit changer dans la manière de coopérer avec la France et l'Europe. "Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous regardant comme de vrais partenaires et non pas toujours avec un regard paternaliste avec l'idée de toujours savoir ce qu'il faut pour nous". Voici les propos d'un brave président qui a le sang de Lumumba. Il a recadré Macron qui voulait divaguer dans les propos tenus par Jean Yves Le Drian, son ministre des Affaires Étrangères. Interpellé par les applaudissements frénétiques de la salle, Macron va ajouter une autre couche de paternalisme. "L'élection présidentielle de 2018, dira-t-il, s'était réglée dans un compromis à l'africaine". Comme pour dire que Tshisekedi est devenu président dans une considération très particulière et propre à la RDC. La France a beaucoup oeuvré dans le contexte électoral pour une alternance qui n'aurait pas été spontanée. Pourquoi cette ingérence de la France dans les élections en RDC? La RDC est-elle une ancienne colonie française? Est-ce la France qui nomme le président en RDC ou ce sont les électeurs qui choisissent leur dirigeant? Qui avait sollicité cette ingérence de la France?
Au Gabon et au Congo Brazzaville, où les dictateurs se maintiennent au pouvoir, il n'a pas bronché. Il dira qu'au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre, dont le rôle n'est pas d'interférer dans les échéances de politique intérieure. Il prêche un nouveau partenariat avec l'Afrique. On peut bien s'imaginer que Macron était au Gabon pour avaliser l'élection présidentielle de cette année.
Au lieu de s'occuper de son pays qui a de sérieux problèmes avec l'inflation, le chômage et autres, il vient donner des leçons et prendre de la bière avec des artistes musiciens à Kinshasa.
En RDC, il est venu pour noyer Félix Tshisekedi au profit des candidats aux origines floues qui serviront les intérêts de la France ou de l'occident. Le Président Tshisekedi a su dire non aux occidentaux pour le bradage des nos minerais. Il prône " le fifty-fifty/ cinquante cinquante " comme disent les Anglais. Il constitue donc un obstacle qu'il faut à tout prix éliminer. Depuis qu'il est au pouvoir, plus de fosses communes. Notre armée, qui était presqu'inexistante, est restructurée, et il a mis fin aux prisonniers d'opinions politiques. Il reste beaucoup à faire notamment sur le plan de la justice, de la sécurité et du social. Souvenez-vous qu'au début de son mandat, on avait perdu beaucoup de temps avec la coalition FCC-CACH.
Attention aux candidats aux origines floues qui sont propulsés à l'avant-scène par l'Occident. Ils viennent pour servir les intérêts de l'Occident et retarder la progression de notre pays. Libérons-nous de l'emprise de l'Occident.
Nkumu Assana
Journaliste indépendant,