Afrique de l'Est: Kigali exclu des travaux de la CEEAC

Le Rwanda n'a pas pris part à la 22ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) alors que plusieurs chefs d'Etat y étaient représentés.

La tension entre la RDC et le Rwanda était dans tous les esprits. Le Président Félix Tshisekedi avait passé le bâton de commandement à son homologue du Gabon Ali Bongo. C'était l'occasion pour le chef de l'Etat congolais de demander à la CEEAC de condamner et de sanctionner le Rwanda. A la place de Kagame, c'est le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent Biruta qui est intervenu par visioconférence depuis Kigali.

Cependant, à un peu moins d'un mois, Paul Kagame saisit les instances de l'Union Africaine le 3 mars dernier pour protester contre l'exclusion de son pays par la RDC. Il veut avoir des explications claires sur cet agissement d'autant plus que le Rwanda est membre de cette communauté.

Dans une correspondance au président de l'Union des Comores et président en exercice de l'UA, Kagame s'adresse à son homologue Azali Assoumani en ces termes : "Je souhaite également vous informer que le Rwanda a été exclu de la participation au 22ème Sommet ordinaire de la CEEAC qui s'est tenu le 25 février 2023 à Kinshasa, en RDC, sur instruction du pays hôte. Ceci s'est produit malgré la confirmation écrite de la Commission de la CEEAC le 14 janvier 2023 que le Rwanda, un État membre à part entière de la CEEAC, serait autorisé à participer virtuellement. Des explications ont été demandées pour cette violation inacceptable du traité de la CEEAC " avant d'indiquer que ce modus operandi discrédite les institutions africaines.

Et de déplorer : "Les institutions africaines ne seront pas prises au sérieux par nos citoyens ou nos partenaires si nous permettons que nos affaires soient traitées de cette manière".

Kigali cloué au pilori

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a achevé dimanche 12 mars dernier par la ville de Goma sa mission en RDC. Nicolas de Rivière, représentant de la France à l'ONU, a reconnu et condamné l'agression de la RDC par le Rwanda. Et d'annoncer à cette occasion que le Conseil de sécurité est saisi et va continuer de traiter la question.

Et d'enfoncer le clou : " Il n'est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23. Il est d'autre part clairement établi aussi qu'il y a des incursions de l'armée rwandaise régulière dans le Nord-Kivu. Cela aussi est inacceptable. "

Concernant le M23, Nicolas de Rivière a insisté sur les sanctions contre ses leaders. " Il y a une pression, des mesures coercitives qui sont prises parmi d'autres contre les leaders du M23. C'est une stratégie qui va se poursuivre et s'amplifier et à laquelle nous tenons", a-t-il souligné.

Cette visite des 15 membres du Conseil de sécurité en RDC, est une première depuis octobre 2018. Les relations entre Kinshasa et Kigali se sont fortement détériorées depuis la résurgence du mouvement terroriste M23 dans l'Est du pays. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le M23.

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