Ile Maurice: Travail - Des agents de sécurité attendent toujours leur compensation salariale

Ils n'arrivent plus à compter leurs heures de travail. Pour cause, ces agents de sécurité n'obtiennent que deux jours de congé par mois. Pour ajouter à leur peine, ils n'ont toujours pas touché leur compensation salariale. C'est ce qui provoque l'indignation de la secrétaire générale de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), Jane Ragoo.

L'un des travailleurs explique même qu'il a peur des représailles. "La dernière fois que certains de mes collègues sont allés se plaindre au ministère du Travail, ils ont été transférés. On se demande comment la direction a su que c'étaient eux qui étaient allés au ministère." Malgré tout, ce dernier s'improvise porte-parole de ses collègues. "Tous les mois, l'agence de sécurité qui nous emploie nous paie par chèque. Mais force est de constater que depuis la fin de janvier, nous n'avons pas obtenu les Rs 1 000 de compensation salariale." Ils ont demandé des explications à la direction qui leur a donné une réponse vague.

Notre interlocuteur ajoute qu'ils travaillent de 6 heures à 18 heures. "Nous ne n'avons pas d'heures supplémentaires. Par contre, nous devons remplacer les collègues qui sont absents." Il a demandé à ses amis qui travaillent dans d'autres agences de sécurité s'ils rencontrent le même problème et ces derniers lui ont répondu par la négative. "Nous ne refusons pas de travailler, mais que nous obtenions notre dû." Sollicité, le ministère du Travail a fait comprendre qu'une compagnie doit payer la compensation salariale. "À moins qu'elle ait donné une augmentation au cours de l'année et que cela fasse provision pour la hausse de janvier. Au cas contraire, si nous recevons une plainte, nous pouvons poursuivre la société en justice."

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En ce qui concerne cette agence de sécurité, le préposé au ministère de tutelle confie que des visites de routine sont faites au sein de cette compagnie. "Nous demandons les rapports et si nous voyons que la compensation n'a pas encore été payée, nous prendrons alors les sanctions qui s'imposent..." Pour Jane Ragoo, la présence d'un membre syndical lors d'une plainte au ministère a plus de poids. "Nous avons eu deux compagnies depuis le début de l'année qui n'avaient pas versé la compensation salariale. Nous avons accompagné les employés au ministère. Les entreprises ont donné pour explication que la loi n'avait pas encore été gazetted", ajoute la secrétaire générale de la CTSP.

Mais une fois cette étape passée, à la fin de février, les employés de ces compagnies ont obtenu leur dû. "Avec les arriérés. En tout cas, la loi est claire à ce sujet. Une fois que la mesure est gazetted, elle devient statutaire et les patrons doivent payer la compensation." Certes, ajoute Jane Ragoo, certains profitent de l'occasion pour licencier du personnel. "Mais les employés ne doivent pas oublier que le syndicat est présent pour se battre pour leur cause."

En ce qui concerne le secteur des agences de sécurité, elle confie que la CTSP a mené un combat pour que les travailleurs puissent non seulement bénéficier d'un salaire correct mais aussi des heures de travail décentes au niveau du National Remuneration Board. "On exigeait que les agents fassent 72 heures par semaine, et nous avons ramené cela à 48 heures par semaine." Il faut admettre que la présence syndicale peut faire bouger les situations qui semblaient perdues d'avance...

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