Le gouvernement a rapatrié, le mercredi 15 mars 2023, une soixantaine de Burkinabè vivant en Tunisie conformément à la décision prise lors du dernier conseil des ministres.
Le gouvernement burkinabè vole au secours de Burkinabè en difficulté résidant en Tunisie à la suite des déclarations controversées du Président tunisien, Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens. En application de la décision prise en conseil des ministres, l'exécutif a initié une opération de rapatriement volontaire de Burkinabè vivant en Tunisie. 64 compatriotes ont regagné la mère patrie en début de soirée, du mercredi 15 mars 2023.
Le contingent a été accueilli à l'aéroport international de Ouagadougou par une délégation gouvernementale conduite par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, chargé de la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré. A l'occasion, le ministre en charge des Burkinabè de l'extérieur a félicité l'ensemble des acteurs qui ont favorisé le retour de ce premier contingent.
Il s'agit des agents de son département qui ont travaillé en intelligence avec le ministère en charge du transport qui s'est occupé du volet logistique, de celui chargé de l'action humanitaire et des partenaires comme l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). M. Traoré a aussi salué l'ambassade du Burkina en Tunisie qui, aux premiers moments ,a pris des mesures pour soulager les compatriotes. Le ministre a aussi indiqué que le dialogue avec les autorités tunisiennes a permis de faciliter certaines formalités.
Il a en outre confié qu'à la suite de ce convoi, d'autres Burkinabè vont rentrer au pays par le biais d'autres dispositifs. Inoussa Guébré qui a séjourné en Tunisie pendant un an et sept mois fait partie de ceux qui ont décidé de retourner au Burkina. Il a remercié le gouvernement et l'ambassade pour avoir organisé le retour des Burkinabè désireux de rentrer au bercail. " Nous avons été expulsés des logements par nos bailleurs. J'ai été privé par moments de nourriture.
J'ai passé 17 jours à l'ambassade du Burkina en Tunisie ", a-t-il déclaré. Rasmata Bikienga qui a séjourné trois ans durant en Tunisie a confié avoir vu ses amis agressés. Pour éviter le même sort, elle a pris la décision de regagner son pays. Pareille pour Daouda Kabré, qui s'est aussi vu dans l'obligation de trouver refuge dans un abri pendant plus de deux semaines, car il était impossible de mettre les pieds dehors.
"La situation s'est calmée avec la réaction des différents chefs d'Etat de la CEDEAO. Cela a contribué à ce que nous ayons accès aux boutiques ", a-t-il signifié. Compte tenu de leur situation, M. Kabré et ses compagnons ont plaidé auprès des autorités pour leur réinsertion, car selon eux plus de 95% de ces personnes sont rentrées les mains vides.