Le 13 mars, l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) tunisienne a interdit aux médias et journalistes indépendants - nationaux et internationaux- d'accéder à sa première session . La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour condamner fermement cette décision et appeler les autorités tunisiennes à cesser leurs attaques constantes envers la liberté de la presse.
Pour la première fois depuis la révolution tunisienne de 2011, les journalistes indépendants n'ont pas été autorisés à assister à la séance d'ouverture de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ce lundi 13 mars, alors que se tenait l'élection de son nouveau président, Ibrahim Bouderbala. Des responsables ont informé les journalistes que seules les chaînes de télévision et les radios d'État ainsi que l'agence de presse nationale étaient autorisées à couvrir l'événement. Un groupe de journalistes a manifesté son désaccord contre ces mesures devant les barrières métalliques dressées à l'entrée du Parlement.
Le soir même, le nouveau président de l'ARP, Ibrahim Bouderbala a pris la parole pour assurer aux journalistes que l'interdiction d'accéder aux plénières de l'ARP ne se répéterait plus et que tous les représentants des médias nationaux et étrangers seraient autorisés à couvrir les futurs travaux du parlement.
Le lendemain, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT),a organisé une conférence de presse d'urgence pour "dénoncer des pratiques hostiles à la liberté de la presse et débattre des mécanismes adoptés pour garantir le droit à l'information". Amira Mohamed, vice-présidente du SNJT et journaliste à FM Mosaïque a condamné l'interdiction et dénoncé "une nouvelle tentative de contrôle (...), ainsi qu'une atteinte à la liberté de la presse, au droit d'accès à l'information, et à la liberté du travail journalistique."
Lors de cette même conférence de presse, le SNJT a indiqué qu'il dresserait une liste des députés ayant appelé à l'interdiction d'accès aux journalistes et a dénoncé "une tentative de semer la discorde entre les journalistes".
Anthony Bellanger, Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a déclaré : "Cette éviction des journalistes et de la presse indépendante de l'ARP, organe représentant les citoyens tunisiens, démontre encore une fois les atteintes au bon fonctionnement de la vie démocratique en Tunisie. Nous nous joignons à notre affilié, le SNJT, afin de dénoncer cette décision dangereuse qui menace une nouvelle fois le droit d'accès à l'information."