Dakar — Le Sénégal a fait "de nombreux efforts" pour faire de l'égalité et de l'équité de genre une réalité, avec l'ambition de bâtir "une société solidaire dans un Etat de droit sans discrimination" entre hommes et femmes, estime le Réseau des femmes leaders pour le développement (RFLD).
Cette organisation régionale basée en Afrique de l'Ouest vient de publier un rapport sur le cadre législatif des droits des filles et des femmes de la sous-région ouest africaine.
Dans ce document, il est fait référence à plusieurs textes législatifs adoptés au Sénégal dans ce domaine, parmi lesquels les lois contre les mutilations génétiques féminines (MGF), les violences à l'égard des femmes, contre le harcèlement sexuel, les lois protégeant les femmes en situation de handicap, la loi sur les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR).
La loi sur l'accès au foncier est aussi citée, de même que la loi sur la parité votée le 14 mai 2010 par l'Assemblée nationale sénégalaise et qui stipule que "la moitié des candidats de chaque parti doivent être des femmes", souligne le Réseau des femmes leaders pour le développement (RFLD).
Avec cette loi adoptée par le Sénat le 19 mai et promulguée le 28 mai 2010, "le Sénégal a vu la proportion des femmes élues doubler. Cependant, de nombreux obstacles empêchent encore cette participation. Il s'agit du faible niveau d'instruction et de scolarisation au niveau supérieur et les pesanteurs socioculturelles, etc.", analyse cette organisation dans son rapport.
"Bien entendu, ces obstacles sont plus accentués dans des zones où prédominent certains paradigmes socioculturels", fait-elle observer, avant d'ajouter que sur la question de la promotion de l'équité de genre dans le domaine politique, le Sénégal "a suivi un long processus et a connu des avancées significatives avec notamment l'adoption de la loi sur la parité n° 2010-11 du 28 mai instituant la parité homme-femme dans les fonctions électives et semi électives".
"Dans l'optique d'un renforcement de la protection de ces catégories vulnérables, l'Etat du Sénégal a très tôt mis en place une législation pénale mise à jour en fonction des mutations de la société. La dernière réforme portant sur la répression des infractions à connotation sexuelle date de deux décennies", relève le Réseau des femmes leaders pour le développement.
Elle précise que "la loi n° 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal a, entre autres innovations, défini le viol et durci son régime, notamment quand il est accompagné de certaines circonstances aggravantes". Et de rappeler que cette loi n'en faisait pas un crime sauf lorsque le viol est suivi de la mort de la victime.
S'y ajoute que cette loi "a également élargi la répression aux actes de pédophilie qui n'étaient appréhendés que sous leur forme vague d'attentat à la pudeur sans violence".
"Les pénalités portées par ces textes méritent d'être réactualisées dans le sens de leur durcissement, au regard de la multiplication et de l'intensification des faits d'agressions sexuelles notés ces derniers temps, ainsi que des conséquences dévastatrices de ces infractions", peut-on lire dans ce rapport.
Le Réseau des femmes leaders pour le développement travaille "avec plus de quarante organisations dirigées par des femmes et dont la vision est de construire une coopération efficace en partenariat pour le développement grâce à l'implication d'acteurs étatiques et non étatiques pour promouvoir et protéger les droits des jeunes et des femmes et assurer leur participation aux sphères de prise de décision".
Le RFLD compte par ce biais renforcer "les capacités des populations à travers des programmes de sensibilisation, formation et éducation, et un plaidoyer efficace à l'aide des technologies de communication".