Cote d'Ivoire: Partis politique - Le PPA-CI est là, la violence aussi

Elle lui semble congénitale. A savoir la violence. Le Parti des Peuples Africains- Côte d'Ivoire (PPA-CI) s'est encore illustré négativement. En effet, la vice-présidente, Odette Lorougnon, suite à la condamnation des militants de son parti pour " trouble à l'ordre public " a cru bon de réagir lors d'un meeting organisé le week-end dernier dans un village de Didiévi.

Une sortie au cours de laquelle, elle a taxé de " mercenaires " les 46 soldats ivoiriens qui avaient été retenus au Mali. " Alors que nous les avons vus ici pour les 46 mercenaires qu'ils ont envoyé en mission, ils ont pleuré. Ouattara a pleuré partout, dans tous les pays pour qu'on libère ses mercenaires. Les mercenaires n'ont pas le droit d'être en prison mais ce sont les Ivoiriens qui doivent être en prison ", s'est-elle exprimé pour dénoncer l'arrestation et la condamnation des militants du PPA-CI par la justice ivoirienne.

Cette sortie constitue une dérive grave de la part de ce haut responsable du PPA-CI qui, de surcroit, est une ex-députée de la nation. Ceci n'est guère surprenant. Les partisans de Laurent Gbagbo ont habitué les Ivoiriens à la provocation. Mais celle-là est de trop. Parce qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'une attaque contre un symbole de la nation qui est l'armée ivoirienne. Les propos de l'ex-députée sont dangereux et subversifs en ce sens qu'elle jette l'opprobre sur l'armée de son pays. Si elle avait voulu la discréditer, elle ne se serait pas mieux prise. Ces paroles prononcées au plus fort de la crise avec le Mali s'assimileraient à un acte de haute trahison envers la mère-patrie.

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Au-delà de toutes les considérations ci-dessus énumérées, Odette Lorougnon ne fait que traduire ce que les ouailles de l'ancien patron de la refondation (programme de société du FPI lorsque Gbagbo était au pouvoir) savent faire de mieux. A savoir la violence aussi bien dans le verbe que dans les actes. C'est ce qui explique d'ailleurs la condamnation des 26 militants qu'elle prétend défendre par sa sortie hasardeuse, à deux ans fermes de prison pour trouble à l'ordre public par la justice ivoirienne. Ces derniers en effet avaient répondu à l'appel à la mobilisation lancé par le parti après la convocation par un juge de Damana Pickass, secrétaire général du PPA-CI, et Ikpo Lagui, militant, pour une possible implication dans l'attaque d'un camp militaire, avant de tenter de pénétrer de force dans le palais de justice.

Comme le serpent qui se mord la queue, le parti n'est pas épargné par sa propre violence. Il en a fait l'amère expérience à Issia, samedi dernier. L'élection du secrétaire général de la fédération a tourné à la violence. Alors que le scrutin venait de démarrer, un groupe de jeunes a fait irruption dans le centre de vote pour saccager les urnes et le matériel électoral. Les fauteurs de troubles seraient proches d'un candidat dont les dossiers ont été rejetés. Ils auraient agi ainsi pour dénoncer une mascarade électorale. C'est finalement au commissariat de police que les élections se sont terminées. Il est regrettable qu'un processus purement interne soit accompagné de telles violences qui en disent long sur ce parti et ses militants qui, faut-il le rappeler, trainent de nombreuses casseroles en lien avec la brutalité dans l'espace politique. L'image de Damana Pickass empêchant la proclamation des résultats de la présidentielle de 2010, les actions des jeunes dits patriotes avant et pendant cette élection et l'article 125 sont là pour nous le rappeler.

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