La RDC continue à connaitre l'une des crises humanitaires les plus complexes et longues du monde. Une situation qui devait attirer l'attention particulière des humanitaires tout comme des autorités du pays dans la gestion de cette crise car des milliers de personnes, dont des déplacés de guerre, en sont victimes.
Curieusement, fait constater MSF (Médecins Sans Frontières), il y a un "manque de coordination" dans la réponse humanitaire dans une région troublée et reculée de l'Est de la République Démocratique du Congo où plus de 150.000 déplacés ont un besoin urgent d'assistance.
Dans le territoire de Lubero, par exemple, plus de 150.000 personnes ayant fui les combats entre l'armée congolaise et la rébellion du M23, vivent dans le "dénuement le plus total", déplore dans un communiqué MSF, qui appelle les acteurs humanitaires à se mobiliser dans les plus brefs délais.
Selon cette organisation humanitaire, il est constaté une lenteur difficilement explicable dans la réponse humanitaire, marquée par un manque de coordination. Et ce, malgré des financements disponibles et la présence de très nombreuses organisations à Goma". Pour la province du Nord-Kivu, explique Caroline Seguin, coordinatrice des opérations d'urgence pour MSF au Nord-Kivu, l'aide n'est focalisée que sur la capitale provinciale. Alors que les habitants et les déplacés des zones reculées restent livrés à eux-mêmes et ne reçoivent aucune aide.
"Les besoins sont immenses... Notre aide ne suffira pas. Aujourd'hui, nous appelons l'ensemble des acteurs humanitaires à se mobiliser pour organiser l'acheminement de l'aide à cette population en détresse", indique MSF.
Par ailleurs, MSF fait noter que les combats compliquent énormément l'accès à cette région enclavée. Vers la fin du mois de février, les Nations unies ont annoncé la suspension des vols humanitaires après des tirs contre un des leurs hélicoptères. Depuis, l'accès au territoire de Lubero est devenu plus compliqué.
La rébellion M23 a repris les armes en novembre 2021 et s'est emparée de vastes pans du territoire au nord et au nord-ouest de Goma. Selon l'ONU, les combats ont provoqué en un an le déplacement de quelque 800.000 personnes. La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que dément Kigali.