Thiès — Le professeur Mouhamadou Lamine Cissé, gynécologue obstétricien, directeur de l'UFR Santé de l'Université Iba Der Thiam de Thiès a évoqué, mercredi, quatre leviers pour améliorer la santé de la femme.
"Pour améliorer la santé, ce bien-être général, nous avons quatre leviers : à savoir l'alimentation, la pratique régulière du sport l'amélioration de l'environnement (social, familial, économique) et un état psychologique stable", a dit le Professeur Mouhamadou Lamine Cissé, gynécologue obstétricien.
"Si on agit sur ces quatre leviers, on pourra assurer ce bien-être général", a-t-il dit lors d'une conférence organisée dans le hall de la Bibliothèque universitaire, par l'Amicale des femmes de l'UIDT, en collaboration avec la Cellule genre de ladite institution, dans le cadre de leurs activités du mois de mars.
Des membres du personnel enseignant, du personnel administratif et des étudiants, mais aussi le médecin-chef de région, le Docteur Mama Moussa Diaw, venu représenter le gouverneur, avaient pris part à cette conférence.
Le directeur de l'UFR Santé de l'UIDT a passé en revue les facteurs de risques au cours de la vie génitale de la femme, de l'enfance à la ménopause en passant par l'adolescence et l'âge adulte.
Pour lui, "la survenue de la maladie ou de l'infirmité n'est qu'une rupture d'un de ces piliers, non maîtrisé ou mal maîtrisé'.'
L'universitaire a choisi d'insister sur des notions no-médicales, liées notamment à la sociologie, à l'environnement, pour proposer des solutions à portée de main, aptes à garantir la santé de la femme.
"La santé n'est pas uniquement un problème d'absence de maladie ou d'infirmité, mais plutôt un bien-être général tant physique, social que psychologique", a-t-il fait valoir.
Insistant sur le caractère inclusif de la santé, le professeur a souligné la possibilité, après avoir identifié les facteurs de risques, d'améliorer la santé "par de petits moyens", en faisant intervenir tout l'entourage de la femme.
Le conférencier a évoqué comme facteurs de risque chez les adolescents, l'utilisation abusive du téléphone portable, la sexualité précoce, les tatouages.
Le non-respect des visites prénatales, la malnutrition et l'accouchement à domicile constituent des facteurs de risque pour les femmes enceintes. Tout comme la pratique du sororat et du lévirat, l'absence de communication dans la famille. L'utilisation de produits intra-vaginaux ou la prise de poids péri-ménopause exposent aussi la femme.
"Chez les femmes âgées, beaucoup de problèmes de santé viennent de la perte des dents", a-t-il relevé
Parmi les facteurs protecteurs contre les cancers du sein et du col utérin, il a évoqué la grossesse avant l'âge de 25 ans. Pour garantir une alimentation saine, il suggère l'aménagement de potagers hors-sol dans les cours ou sur les toits des maisons.
Il a évoqué les bienfaits de l'allaitement maternel exclusif, posant même le débat sur la durée du congé de maternité et de la généralisation des crèches dans les lieux de travail, pour permettre à la femme d'allaiter son enfant au moins pendant huit mois. "Pourquoi pas aller jusqu'à payer les femmes pour cet allaitement, comme le font certains pays ?", s'est-il interrogé.