Afrique: Les indications des femmes entrepreneures aux générations futures

Mme Rachida Kaaout, initiatrice du Haut Commissariat aux diasporas africaines, Mme Isabelle Prigogine de Virunga Blue Montains Coffee, Mme Salma Bensaid, productrice TV et créatrice de contenu et Mme Salamba Diéne, fondatrice de Biosene, à la session "Elles inspirent" du forum AWA 2023 à Rabat.
16 Mars 2023

Les contours du legs dédié aux jeunes filles qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat ont été déclinés lors de la Session « Elles inspirent ». C'était dans le cadre du Forum Allafrica Women Agenda (Awa) que le Groupe Allafrica Global Média a tenu le 7 mars 2023 à Rabat, au Maroc, en prélude à la Journée internationale des droits des femmes.

Ce face-à-face tant attendu a permis aux jeunes filles leaders ou porteuses de projets de s'inspirer d'expériences de femmes chefs d'entreprises qui ont excellé dans le domaine de l'entrepreneuriat. Il s'agissait de Mme Rachida Kaaout, initiatrice du Haut Commissariat aux diasporas africaines et modératrice de la session, Mme Isabelle Prigogine de Virunga Blue Montains Coffee, Mme Salma Bensaid, productrice TV et créatrice de contenu et Mme Salamba Diéne, fondatrice de Biosene.

A leur intime conviction, l'entrepreneuriat est un domaine auquel la génération future peut se fier pour une autonomisation des femmes et des jeunes filles. Mme Isabelle Prigogine en est la parfaite illustration.

Ayant grandie dans un foyer ou « le café était un rituel familial », cette passion et cet envie de se développer dans le secteur du café lui vient de sa plus tendre jeunesse« Mon père travaillait dans la conservation et dans le tourisme. On a grandi dans le parc national de Virunga d'où le nom de Virunga Blue Montains. Dans ce parc, on buvait souvent du café, et j'ai tous ces souvenirs d'enfance qui sont mélangés avec la nature et des produits ; donc l'odeur du café me rappelle quand on était dans le parc », affirme-t-elle.

Selon Isabelle, le café utilisé en Afrique n'est souvent pas de bonne qualité. « Les meilleures qualités sont exportées à l'étranger », s'est-elle désolée. C'est dans cette optique qu'elle s'est lancée dans le milieu du café pour la promotion et la production du " café africain pour les Africains". Ceci, poursuit-elle, pour que le continent soit capable de faire des produits de qualité.

En sa qualité de représentante du réseau de coopérative de producteurs de café cacao au Congo, elle travaille avec deux coopératives qui font des grands crus au Rwanda, en Ouganda, au Burundi et bientôt les cafés kenyans et éthiopien seront lancés, a-t-elle conclut.

Dans un autre registre, Mme Salma Bensaid partage elle aussi ses débuts dans le milieu audiovisuel d'où elle a débuté très jeune. « Je devais concevoir, produire et diffuser sur des chaines locales des émissions, des concepts qui interagissaient  avec le public marocain, et c'est par amour, par patriotisme et par passion pour mon Maroc et son capital humain que toutes mes émissions quelques soient le format qu'elles prenaient, étaient axées patrimoine, culture et terroir", dixit t elle. Elle prône le recours à la culture et la tradition ancestrale afin de perpétrer l'artisanat qui fait parti de la vitrine du Maroc dans le marché mondial.

A l'en croire, l'arrivée du Covid a un peu freiné le développement du secteur. « Avec toutes les contraintes rencontrées, on a  dû chercher des marchés pour l'artisanat et donc je reviens au terroir, parce qu'il n'est pas uniquement une production, un objet ou une chaîne de production, mais c'est une culture, ce sont des traditions ancestrales, c'est un art de vivre, un story telling ancestral qu'on devrait enseigner à la jeunesse marocaine pour pouvoir la protégé », a-t-elle déclaré.

Parallèlement, Rachida Kaaout partagé l'idée, selon laquelle, la jeunesse féminine porteuse de projet, est la locomotive qui fait qu'au-delà des frontières on trouve la réussite. Elle poursuit en affirmant : "Il fut un temps où j'avais mis un système de collecte au niveau de la frontière syrienne coté Turquie, à l'époque quand c'était encore stable. Effectivement c'était des métiers oubliés telle la collecte des champignons, la morille qui n'était pas valoriser ».

Et d'ajouter : « on a valorisé ce produit qui pour le coût en Europe, est très demandé et très chère alors que là-bas c'était un produit banal, à la limite qui était mangé par des sangliers, des animaux sauvages". Il s'y ajoute que cette « belle » expérience lui a permis de pérenniser la tradition ancestrale qui leur a appris "comment récolter ce produit, le stocké, le séché, et toute la chaîne de valeur. Ce qui nous a finalement permis de rajouter un autre wagon, celui de notre temps, de notre propre aventure, de répondre à la demande et puis on a exporté ça en Belgique, sur la France et ça a duré de nombreuses années mais c'était une belle réussite".

Assurément, les problématiques soulevées dans la session " Elles inspirent" ont été diverses et variées. En effet sur le plan gastronomique, il est démontré que l'Afrique est fortement représentée avec nos plats consommés dans pas mal de pays.

Mme Salamba Diéne a insisté sur le fait que : « on a beaucoup de produits dans différents pays que l'Africain noir mange et que l'autre en face ne connait pas ». Donc, a-t-elle ajouté, « le fait de cuisiner et de faire découvrir ses plats sénégalais en l'occurrence ou marocain à d'autres nationalités est juste formidable et c'est comme ça que la cuisine africaine pourra se développer ».

Selon elle, l'exemple du couscous marocain qui a su faire ses preuves et qui est mangé partout dans le monde par les Chinois, les Américains, les Français, entre autres, est le modèle typique du développement de la gastronomie africaine. « Il faut qu'on ait ce développement là en Afrique noir pour le « Thiep » sénégalais, l'« Athiéké » ivoirien et d'autres saveurs africains, pour qu'ils puissent avoir cette reconnaissance internationale », a invité la patronne de Biosene.

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