TUNIS/Tunisie — Un programme baptisé "SOS décarbonation" visant à accompagner les entreprises dans le développement et la mise en oeuvre de leurs stratégies de décarbonation, est en cours de finalisation par le ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, et sera bientôt rendu public, a fait savoir, la ministre de l'Industrie, Neila Gongi.
"Le développement de l'industrie à l'échelle internationale, les engagements de la Tunisie dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat qui fixe l'objectif de parvenir à la neutralité carbone à l'horizon 2050 et la taxe carbone qu'exigera l'Union européenne à ses frontières à partir de 2026 dans l'objectif de verdir ses importations industrielles...sont autant de facteurs qui poussent la Tunisie à préparer ses entreprises à cette nouvelle donne et à ces nouvelles contraintes", a-t-elle expliqué, lors d'une rencontre débat organisée, jeudi, à Tunis, par la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d'Industrie, sur "Les stratégies industrielles, la décarbonation et la promotion des énergies renouvelables".
Toujours selon la ministre, le programme d'accompagnement à la décarbonation vise à vulgariser les enjeux de ce processus, à former des experts qui accompagneront les entreprises dans développement et la mise en oeuvre de leurs stratégies de décarbonation. Il prévoit la mise en place des instruments, des facilités et des programmes de formation d'assistance et d'accompagnement dédiés à cette fin.
" Les entreprises, se trouvant face à l'exigence de justifier leur empreinte carbone, devront également atteindre un certain mix énergétique. C'est la raison pour laquelle, ce programme prévoit également de les accompagner pour qu'elles puissent produire leur propre électricité, ou une partie de leurs besoins, à partir du renouvelable, et ce à travers le Fonds de la transition énergétique et l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie " a-t-elle encore fait savoir.
Mise en place de pactes de compétitivité pour les secteurs prioritaires
Gongi a, par ailleurs, rappelé que la Stratégie industrielle et d'innovation à l'horizon 2035, mise en place par son département, a retenu comme levier principal, le partenariat public-privé, à travers la signature de pactes de compétitivité avec les secteurs porteurs.
" Ces pactes reposent sur un double engagement de l'Etat et du secteur privé. L'Etat s'engage à développer l'infrastructure et à assurer la formation et l'accompagnement nécessaires aux entreprises. En contrepartie l'investisseur s'engage sur un niveau bien déterminé d'investissement et d'emplois ".
" Un premier pacte a été signé, en juillet dernier, avec le secteur automobile et il a réussi à insuffler une certaine dynamique d'investissement au sein du secteur. Les pactes relatifs aux secteurs pharmaceutique et de l'huile d'olive seront très bientôt signés, et seront suivis de ceux relatifs aux secteurs aéronautique et du textile technique. Beaucoup d'autres pactes suivront incessamment ".
La nouvelle loi sur l'investissement bientôt présentée au Conseil des ministres
La ministre a, en outre, fait savoir que la nouvelle loi sur l'investissement est pratiquement finalisée. Elle devrait être bientôt soumise au conseil des ministres puis au parlement pour adoption.
Elle a formulé l'espoir de voir cette loi adoptée dans les plus brefs délais, faisant remarquer que cette loi a été simplifiée, dans le sens de consacrer le principe de la liberté d'investissement. "Ne seront soumises aux autorisations que les activités liées aux secteurs stratégiques tels que la défense, les ressources naturelles... ", a-t-elle précisé.