Au Gabon, une semaine après le naufrage du ferry " Esther Miracle ", qui a fait au moins 21 morts, le ministre des Transports a démissionné ce jeudi 16 mars. Dans un communiqué, la présidence a indiqué que Brice Paillat avait " remis sa démission au président de la République " Ali Bongo Ondimba, " qui l'a acceptée ".
Le communiqué ne précise pas toutefois les raisons de cette démission et ne fait pas référence au naufrage. Le ferry " Esther Miracle " reliait la capitale gabonaise Libreville au port pétrolier de Port-Gentil quand il a coulé le 9 mars en pleine nuit à une dizaine de kilomètres des côtes.
Quatre responsables administratifs de la Marine marchande et des Affaires maritimes ont été suspendus. Les activités de l'armateur, propriétaire du ferry stoppé jusqu'à nouvel ordre. Et des gardes à vue de fonctionnaires et responsables de la compagnie propriétaire du bateau sont en cours.
Les sanctions de ces derniers jours n'ont pas suffi à apaiser la colère des familles de victimes du naufrage. Et plus généralement des Gabonais - société civile, opposition - qui réclamaient la démission du ministre des Transports. Et que les responsables de cette tragédie soient sévèrement sanctionnés.
Des erreurs ont été commises. Des rescapés du naufrage ont témoigné n'avoir pas été guidés par l'équipage lors de l'évacuation, être restés de nombreuses heures dans l'eau, accrochés à des bateaux pneumatiques qui prenaient l'eau.
La vétusté du navire - dont on ignore la date de construction - a également été mise en cause, ainsi que son inadaptation à transporter des passagers. Il s'agit d'un navire mixte transportant également du fret.
Des enquêtes administrative et judiciaire ont été ouvertes, mais rien n'a filtré, attisant encore plus la colère des Gabonais.
En attendant, c'est le ministre délégué aux Transports qui " assurera le traitement des affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau ministre ", précise le communiqué de la présidence.