Dakar — Le Centre national d'appareillage orthopédique (CNAO) doit être davantage "repositionné" pour en faire une structure de "référence" en matière de réadaptation et de médecine physique, a plaidé jeudi à Dakar la directrice des établissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla.
"Il est urgent de repositionner le CNAO pour avoir une structure de référence nationale en matière de médecine physique et de réadaptation", a souligné Mme Sylla.
La directrice des établissements de santé présidait jeudi à Dakar l'ouverture d'un symposium organisé par le Centre national d'appareillage orthopédique dans le cadre de son programme d'actions prioritaires. Le symposium est axé sur le thème " la problématique de la médecine physique et de la réadaptation fonctionnelle". Il sera suivi vendredi d'une journée portes-ouvertes, au siège du CNAO.
"Cette rencontre est un cadre d'échanges de haute facture qui permet de réfléchir sur les problématiques de la réadaptation en vue d'envisager de meilleures stratégies, pour promouvoir davantage ce sous-secteur", a expliqué Dr Fatou Mbaye Sylla.
Le directeur du Centre national d'appareillage orthopédique, Djibril Bèye, a estimé que "ces échanges visent à garantir l'accessibilité des soins avec une réadaptation plus appropriée". "En 2022, il y a eu une amélioration de la qualité des services. Le centre porte le flambeau de la réadaptation à travers les centres régionaux de réadaptation", a-t-il souligné.
19 cardiologues réadaptateurs au Sénégal
Au cours de ce symposium, les échanges ont aussi porté sur la thématique "problématique de la rééducation au Sénégal : inadéquation entre offre et demande". Le sous-thème de "la réadaptation cardiaque" a aussi été abordé par les experts.
Professeur Fatou Aw Leye, cardiologue-réadaptateur, a fait observer que "la réadaptation cardiaque est une nouvelle discipline qui mérite d'être dotée d'une structure de réadaptation cardiovasculaire".
"Il n'y a pas encore de textes qui régissent le domaine de la réadaptation cardiovasculaire. Il le faut face à la prévalence importante et grandissante des maladies cardiovasculaires", a appelé de ses voeux Mme Leye. "Nous devons même aller vers la création d'un centre national qui permettra une prise en charge holistique", a-t-elle ajouté.
Professeur Fatou Aw Leye a par ailleurs révélé que le Sénégal "ne compte que quelque dix-neuf cardiologues réadaptateurs, formés pour la plupart en Tunisie".
Evoquant la réadaptation cardiaque, la directrice des établissements de santé Dr Fatou Mbaye Sylla a concédé que "cette discipline médicale n'est pas encore très développée (...) avec une offre inférieure aux besoins exprimés par les populations".
Elle a cité, entre autres problématiques, la transition épidémiologique, l'augmentation exponentielle des maladies chroniques et la demande en soins spécialisés de plus en plus importante. "Mais, des efforts soutenus sont en train d'être faits", a assuré Mme Sylla.
Dans un document de la tutelle dont copie a été remise à l'APS, il est indiqué que quelques 2600 appareils orthopédiques sont posés chaque année au CNAO.