Sénégal: BBY accuse Ousmane Sonko de chercher à 'entraver la marche normale de la justice'

Dakar — La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) a dénoncé, jeudi, à Dakar, la "tentative" menée par l'opposant Ousmane Sonko pour "entraver la marche normale de la justice", dans le cadre de son procès contre le ministre Mame Mbaye Niang.

"Monsieur Ousmane Sonko et son parti ont subi un échec cuisant dans leur tentative d'entraver la marche normale de la justice", a soutenu BBY lors d'une conférence de presse.

"Ils viennent de donner la preuve que leur objectif de défier les institutions en permanence reste intact", a ajouté la coalition de la majorité présidentielle.

Elle soutient que M. Sonko, "empêtré dans des dossiers judiciaires", veut "utiliser tous les moyens pour s'y soustraire".

Mais "cette stratégie a lamentablement échoué face à la détermination de l'Etat à exercer son autorité et à veiller à l'intégrité des institutions de la République, à l'ordre et à la tranquillité des citoyens", a ajouté BBY dans une déclaration lue à la presse par Fatoumata Niang Ba.

Benno Bokk Yaakaar affirme qu"'avec beaucoup de professionnalisme, les forces de défense et de sécurité ont relevé le défi de l'ordre public et de la protection des personnes et des biens", ce jeudi, malgré les échauffourées survenues à Dakar en marge du procès émaillé d'incidents.

"Monsieur Sonko ne saurait se soustraire à l'obligation de répondre de ses actes et de ses propos devant la justice [...] La coalition [BBY] réitère son soutien sans réserve aux institutions, particulièrement à la justice et aux FDS (les forces de défense et de sécurité), et réaffirme son attachement indéfectible à la paix, à la stabilité et à la cohésion sociale, pour le libre exercice de la démocratie", a déclaré la porte-parole de Benno Bokk Yaakaar.

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"Depuis que les FDS m'ont déposé chez moi, je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas-ventre et j'éprouve des difficultés respiratoires", a écrit Ousmane Sonko sur sa page Facebook.

"Nous avons appelé Suma Assistance mais depuis plus d'une heure, la police a bloqué [son] ambulance et [lui] refuse l'accès à mon domicile", a ajouté M. Sonko.

Ousseynou Ly, un porte-parole de Pastef-Les patriotes, a déclaré à l'APS qu'il n'avait pas assez de temps pour réagir aux accusations de la majorité présidentielle, car il était surtout préoccupé par l'état de santé de l'opposant.

Après plusieurs incidents d'audience et des scènes de violences dans plusieurs quartiers de Dakar, le procès pour diffamation opposant Ousmane Sonko au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, a été renvoyé au jeudi 30 mars.

"Depuis quatre mois, on me diffame"

Le tribunal a pris cette décision à la demande des avocats de la défense. Ces derniers affirment que Ciré Clédor Ly, un des leurs, et Ousmane Sonko, ont été hospitalisés après avoir inhalé du gaz lacrymogène.

Me Ly, victime d'un malaise, a été évacué par une ambulance. M. Sonko, lui, a été emmené à l'infirmerie du palais de justice pour une consultation.

Le procès pour diffamation opposant Mame Mbaye Niang, un militant de l'APR, le parti politique de Macky Sall, au leader de Pastef-Les patriotes, avait repris ce jeudi à 13 heures, au tribunal de Dakar, après une longue pause.

M. Niang reproche à l'opposant et maire de Ziguinchor (sud) d'avoir dit qu'il a été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat pour sa gestion d'un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires.

Avant l'audience, Ousmane Sonko a été extrait par les forces de l'ordre de sa voiture et emmené dans un véhicule de la Brigade d'intervention polyvalente (BIP) de la Police nationale, pour être conduit au tribunal.

Des scènes de violence ont éclaté dans plusieurs quartiers de Dakar après cet incident.

A son arrivée au palais de justice, peu avant 11 heures, ses avocats ont réclamé le renvoi de l'audience. Ils estiment que leur client n'était pas en mesure de comparaître, car il été "brutalisé" par les forces de l'ordre.

"Il a été littéralement tabassé par les forces de l'ordre. Ils l'ont mis de force dans le véhicule de la BIP. Ce qui se passe est inadmissible [...] Nous nous opposons à la tenue de l'audience", a déclaré Me Ousseynou Fall, l'un des avocats d'Ousmane Sonko.

L'APS a tenté, sans y arriver, de faire réagir le bureau des relations publiques de la Police nationale aux accusations du maire de Ziguinchor et de ses avocats.

"Si je suis venu ici, c'est parce que M. Sonko a déclaré partout qu'il détient un rapport qui me mouille. C'est la troisième fois que je viens ici pour obtenir justice. Depuis quatre mois, on me diffame", a argué Mame Mbaye Niang devant le tribunal.

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