Madagascar: Présidentielle - Rajoelina met au défi ses adversaires

S.E.M. Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar

Avec les sorties politiques de ces dernières semaines, le dessin de la prochaine course à la magistrature suprême commence à s'esquisser. Parmi les candidats probables, Andry Rajoelina montre ses muscles et affirme qu'il ne craint pas la concurrence.

Un guerrier, un combattant. C'est ainsi que Andry Rajoe­lina, président de la Répub­lique, se présente. Des traits de caractère qu'il a affirmés haut et fort dans ses prises de paroles à Andoharano­fotsy, plus précisément à Mahabo. Des mots qu'il a renchéris dans un second discours déclamé ensuite, à Iavoloha. Les sorties et déplacements publics du chef de l'État ces derniers temps laissent entrevoir qu'il sera bel et bien à la ligne de départ de la course à la magistrature suprême, en novembre. À Mahabo - Andoharano­fotsy et Iavoloha, hier, il a été plus loquace que d'habitude sur le sujet. Andry Rajoelina a carrément annoncé la couleur quant à l'état d'esprit et l'attitude qu'il adoptera lors de la présidentielle.

Suivant ses mots, ce sera celui "d'un combattant, d'un guerrier". Un message qu'il a voulu adresser à l'assistance, mais aussi à ses futurs adversaires, vraisemblablement. "Cet homme qui est debout devant vous est un combattant. C'est un guerrier. Et s'il se présente sur le tatami c'est pour gagner. Personne le vaincra. Ce ne sont pas juste des paroles. Nous l'avons déjà démontré. Il suffit que je regarde mon adversaire pour déceler son point

faible. C'est cet état d'esprit de combattant qui est en moi et qui fait que lorsque je m'engage, je m'engage jusqu'au bout et jusqu'à la victoire", déclare le locataire d'Iavoloha, durant l'inauguration d'une nouvelle École primaire publique (EPP), à Mahabo Andoha­ranofotsy. Sur sa lancée, le président de la République en a remis une couche dans son allocution à l'occasion du lancement des travaux de construction d'un nouveau stade du côté d'Iavoloha, quelques instants après.

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Galvanisé

"Ne vous en faites pas. Lorsque nous nous engageons dans une compétition c'est pour gagner et nous allons gagner. Pour l'heure, nous travaillons pour le bien-être de la population. Mais nous n'avons pas peur de la compétition. Nous ne craignons aucun adversaire. (...) Je n'ai jamais perdu une compétition, que ce soit en politique ou autre-chose", scande-t-il.

Le ton est donné donc. Les mots dits par Andry Rajoelina, hier, ont ébahi une partie de l'opinion publique. Pour quelques observateurs, ses deux discours dépassent les limites de la réserve présidentielle. Que ses punchlines seraient plus propices à un ring électoral. Sa confiance en soi, relativement excessive selon certains, surprend surtout ses détracteurs. Ces derniers répliquent en mettant en avant les rivières de critiques contre lui et l'administration étatique, particulière- ment sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, au regard du profil des aspirants à la magistrature suprême qui vont probablement s'aligner face au chef de l'État, conjugué à la conjoncture socio-économique, certains lui prédisent une âpre bataille électorale. L'attitude pugnace qu'a affichée le Président, hier, est visiblement pour riposter à tout ce contexte qui lui est défavorable selon les observateurs et ses détracteurs. La vague populaire qui l'a accompagné de Mahabo à Iavoloha l'a aussi galvanisé de prime abord. Ceci, juste après une tournée à Toliara pour y jauger justement sa cote de popularité.

"Peu de gens y croient, mais nous gagnons toujours. Qui plus est avec vous, cette victoire est assurée, tout est assuré. Je vous suis reconnaissant de votre présence aujourd'hui. Puisque le fait de vous voir me motive à travailler, à travailler plus, à continuer à travailler et à travailler encore. Nous travaillons et allons continuer à travailler pour développer Madagascar", lance-t-il à la foule qui lui a fait face lors du lancement des travaux du nouveau stade qui sera situé à Iavoloha.

À s'en tenir à sa fougue d'hier, Andry Rajoelina estime que son déplacement à Toliara est concluant et qu'il jouit toujours d'une capitale sympathie importante à Antanana- rivo, du moins dans l'Atsimon­drano. La capitale et ses districts connexes sont pourtant réputés hostiles au chef de l'État. L'organisation de marche de Mahabo à Iavoloha et la marée humaine qui l'a suivi, ainsi que les acclamations des riverains sur son passage étaient probablement pour faire mentir ce postulat. L'Atsi­mondrano est d'autant plus, un des districts avec le plus grand nombre d'électeurs.

En tout cas, le double événement d'hier a eu pour effet de survolter le locataire d'Iavoloha. "L'amour et la solidarité qui nous unissent sont forts. On ne peut pas tricher quand on apprécie quelqu'un [en référence à sa tournée à Toliara]. Je vous l'assure, notre attachement mutuel est intact. Il est même plus fort", déclame le président de la République. À Iavoloha, il ajoute, "les deux ou trois ou dix ou vingt détracteurs n'auront pas raison de notre détermination, puisque ce sont les centaines, les milliers, les dizaines de milliers, la population malgache qui nous font tenir debout".

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