On en sait un peu plus désormais du déploiement des troupes angolaises en République démocratique du Congo. A quelques heures de la convocation de l'Assemblée nationale en session extraordinaire, les commissions ont achevé leurs travaux en approuvant l'envoi d'un contingent militaire en RDC.
Il s'agit d'un bataillon des Forces armées angolaises qui devra rester en RDC pour une durée de 12 mois. Avec ses composantes respectives, la prise en charge de ce bataillon est évaluée à 11 266 millions 872 000 kwanzas. Elle sera financée dans le cadre du budget angolais du secteur de défense et sécurité.
Selon une dépêche de l'agence angolaise de presse parvenue à notre rédaction, l'objectif de la mission angolaise sera d'adopter le plan général conjoint de résolution de la crise à l'Est de la RDC, d'accélérer la mise en oeuvre effective de la feuille de route de Luanda, en coordination avec le processus de Nairobi, pour la promotion de la sécurité dans la région orientale de la RDC et la normalisation des relations politiques et diplomatiques avec la République du Rwanda.
Le rapport d'opinion conjointe et le projet de résolution sur l'envoi d'un contingent militaire angolais en République démocratique du Congo, dans le cadre de la Force de maintien de la paix, ont été approuvés mercredi 15 mars dernier par l'Assemblée nationale.
Les documents ont été approuvés avec 31 votes favorables, aucun contre et aucune abstention par les députés de la 1ère (Affaires constitutionnelles et juridiques), 2e (Sécurité, Ordre intérieur, Anciens combattants et vétérans de la Patrie) et 3e (Relations extérieures, Coopération internationale et Communautés angolaises à l'étranger) commissions de l'Assemblée nationale (AN), sans discussions majeures.
La Demande d'autorisation du Président de la République Joao Lourenço pour l'envoi d'un contingent des Forces armées angolaises (FAA) de la composante d'opérations de maintien de la paix vise à assurer le processus de cantonnement des forces militaires du M23, dans l'Est de la RDC.
S'exprimant lors de la séance, le ministre d'État et chef de la maison militaire du président de la République, Francisco Pereira Furtado, a déclaré que ce besoin découle du fait que les forces armées de la RDC et le M23 sont belligérants, revenant au mécanisme de médiation la sécurité et la stabilité des zones de cantonnement.
Renforcement du M23 signalé à Kibumba
Une accalmie a été cependant observée sur les différentes lignes de front dans les territoires de Rutshuru et Masisi en province du Nord-Kivu. Nombreuses sources précisent que des détonations d'armes n'ont pas été entendues suite au mouvement de retrait des terroristes du M23 dans plusieurs localités de Masisi et Kibirizi dans le territoire de Rutshuru.
Néanmoins, d'autres sources alertent sur le renforcement des terroristes du M23 dans le territoire de Nyiragongo qui aurait pour but de préparer une éventuelle attaque sur la ville de Goma. La société civile de Bunagana renseigne qu'autour de deux-cents quarante nouvelles recrues ont quitté le centre de formation du M23 de Chanzu pour se diriger à Kibumba dans le territoire de Nyiragongo.
D'autres terroristes venus de Kiwanja, Kinyandonyi et Binza campent à la grande base militaire de Katale. Une source locale contactée souligne que ces rebelles jurent qu'ils ne quitteront pas cette partie. Entretemps, le groupement de Kibumba est depuis le 23 décembre 2022 occupé par les militaires Kenyans de la Force Régionale de l'EAC.
