Madagascar: Coutume transgressée - Des photos de personnes décédées circulent sur les réseaux sociaux

Rappelons qu'en 2017, un artiste a été victime d'un accident de moto à Antsiranana.

Des fans ont pris une photo de lui à l'hôpital, et celle-ci a fait le tour de la Grande île. Un père de famille, victime d'une attaque d'un cambrioleur à Sambava, mort sur le coup avec la nuque ouverte, a été aussi l'objet d'exposition sur les réseaux sociaux, et la liste est encore longue. Les photos de personnes décédées avec leurs blessures mortelles qui ne sont pas floutées. Des activistes en parlent, mais personne ne les écoute. Encore une fois, faut-il dire que Facebook transgresse la tradition. Les photos des victimes de l'accident à Ejeda, les clandestins malgaches noyés, sont publiées sur les réseaux sociaux. " Les Malgaches ont-ils oublié les valeurs ancestrales ? ", se demande un sociologue qui préfère taire son nom.

Si la tradition à Madagascar exige le respect envers les morts, actuellement ce n'est plus le cas. " Âme sensible, s'abstenir " est le slogan. " Ces personnes décédées ont des familles. Ce n'est pas de cette manière que nous allons leur rendre hommage. Nos enfants sont connectés sur les réseaux, souvenons-nous de cela ! ", a signalé le journaliste Kotoson. En effet, les Malgaches s'acharnent sur les propos absurdes ; des commentaires stériles sur le gentilé : " Malagasy mais pas Malgache " ; alors qu'en vérité, la morale touche le fond. Tout le monde devient journaliste de faits-divers sans déontologie. Il est évident que ces images auront un impact sur la société.

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L'anthropologue Jemisa Randratovonana avance que " la mort est sacrée pour les Malgaches. Le fait de publier les visages des victimes désacralise. Nous savons tous que ces défunts deviendront des "razana" [ancêtres], et les ancêtres sont sacrés. Il faut savoir qu'il y a un rite à faire, une cérémonie mortuaire à organiser. Il faut que le corps soit propre. La coutume malgache exige que la personne décédée soit revêtue d'un lamba. Mais, malheureusement, certains ne considèrent plus ces rituels. Selon la croyance, ce sont les "mpamosavy" [sorciers] qui sont traités de cette façon ! ". Jusqu'ici, aucune sanction venant de l'Etat

Au lieu de traquer les opposants et censurer les artistes qui expriment leurs sentiments, le gouvernement doit prendre des mesures draconiennes pour empêcher ces actes immoraux. Ceux qui publient ne respectent pas le " soatoavina malagasy ". En outre, les journalistes se font fustiger alors qu'ils respectent l'éthique et la déontologie. Par conséquent, ils perdent leur crédibilité et ne sont plus écoutés au profit du cinquième pouvoir, le média social. Seuls les vrais le savent, mais combien sont les vrais dans ce monde numérique inondé de désinformation. Les diffuseurs d'horreurs prennent le dessus. Facebook de Zuckerberg n'est pas utilisé à bon escient par certains Malgaches.

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